mardi 25 juin 2013

[SINGLéS] Téléphone - Métro (Live) 7" - 1977


https://www24.zippyshare.com/v/rq8iHORi/file.html

7 juin 1977. Téléphone et Television sont dans un bateau. L'Olympia, au top de la communication, est équipé pour un soir de Téléphone et de Television. Aubertignac vs Verlaine. Television a déjà sorti Marquee Moon, Téléphone a déjà sorti les poubelles. Rien d'autre.

Le lendemain se trouve être le 8 juin 1977. Le monde est bien fait. Téléphone, sans Television, est dans un bus. Le Bus Palladium  sera la scène de leur premier enregistrement qui verra la sortie du premier single. Auto-produit, pressé en 2000 exemplaires, vendu à la sortie des concerts. Moi je le tiens d'un pote. Merci Hyp.



A. Métro
B. Hygiaphone



Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

samedi 22 juin 2013

Grand Jeu n°6 - Thème 7 - VA - A Salvo Of 24 Gunshots





GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME 7 - LA FETE DE FIN DE JEU

On va pas se quitter triste, allez ! Maquillage, paillettes, déguisements et cotillons... on va s'éclater.

Ouais on va faire la fête. Ça c'est sûr on va s'éclater, on va s'en mettre jusque-là. Ouais c'est sûr. Pour tout dire ce que je crains avec les fêtes prévues à l'avance, c'est le côté prévu à l'avance. Le truc bien organisé, venez comme ci, amenez ça, vous allez voir comme on va se marrer. Ouais c'est sûr on va se marrer. Et puis, n'en déplaise à Sorgual, le côté maquillage, paillettes, déguisement et cotillons, j'assume pas. Mais vraiment pas.

Alors je me suis dit comme ça : "Mon coco..."  - c'est un petit nom que je me donne quand je ne suis pas d'accord avec moi-même - "...Mon coco, après une intro comme ça, tu comptes faire quoi ?. Dire bonne nuit les petits et aller te coucher à 9h ? Tirer la tronche toute la soirée en te saoulant la gueule dans ton coin ? Rester dans la cuisine avec les écouteurs sur les oreilles ?".

Et non "Mon coco" - ça c'est  moi-même qui ne suis pas d'accord avec je, si vous suivez - car à force de chercher LE truc pour faire une fête différente, j'ai trouvé LE truc pour faire une fête différente. Noooooon ? Si ! Alors oui les copains, je vous propose une fête pas comme pas les autres, une fête comme je ne l'aurais pas imaginée dans mes pires cauchemars. A ce point-là ? Ouais, à ce point-là. Mais il va falloir me suivre et me faire confiance. Et ouais.

Donc vous fermez les yeux et vous me suivez. Bon, finalement gardez les yeux ouverts,ça sera plus simple pour me suivre. Je vous emmène dans un endroit cauchemardesque, un endroit où je ne vais jamais, un endroit où il faudrait me tirer par les pieds pour que je les y mette. Non, pire qu'un bowling. Non, non, pire qu'une boîte de nuit. Mais non, bien pire qu'un colloque sur le positionnement stratégique des vannes 6 voies dans une perspective hégélienne du marché des piscines à débordement.

Essayez d'imaginer. Ça peut se passer sur la place Robert Schumann à Mulhouse. Ou sur le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Ou sur la place du marché de Caudry. Ou ailleurs hein, là je cite celles que je connais, faites un effort aussi. Allez je vous aide. Je vous emmène dans une fête foraine. Ah bin je vous avais prévenus hein. A Lyon on appelle ça la vogue, à Caudry c'était juste la foire, à Mulhouse la kilbe, mais pour les initiés. Bon, la fête foraine, la foire, la fête à neu-neu, la fête de beaufs, appelez-ça comme vous voulez, je déteste ça, ça me file le bourdon, des boutons et la nausée.

Alors oubliez les manèges, laissez tomber les autos-tamponneuses, contournez le train fantôme, faites comme si vous n'aviez pas vu les lumières clignotantes, pas entendu la Bande à Basile et le Bézu, pas senti les odeurs de barbapapa et de caramel chaud, pas vu les cornets de frites dégorger d'huile et de mayonnaise. Évitez la bière, elle est chaude et insipide. Et suivez-moi dans le seul endroit de cette foire qui m'intéresse. Le stand de tir.

"Quoi ? Non mais Till tu rigoles ou quoi ? Tu nous as baratiné pendant deux heures, tu nous traines dans cet...endroit, pour nous proposer le stand de tir ? Non vraiment tu déconnes vraiment là". Attendez les copains, ne partez pas, ce soir c'est Midnight Special, '38 special, la soirée spéciale, mais sans les Specials. Installez-vous vite ça va commencer. Ce soir on ne fait pas les marioles avec les carabines à fléchettes. Ce soir on ne joue pas les durs en explosant des ballons baudruches pour frimer devant les copines. Ce soir j'ai invité spécialement pour vous des tireurs d'élite. Pas du chasseur de chevreuil du dimanche, pas du serial killer à deux balles, pas du commando des marines en mission spéciale, pas du représentant fascisant de la NRA.

Non des tireurs de classe internationale, les rois du six-coups, les as de la six cordes, des shooters de bourbon et de tequila, réunis pour dire à Jeff que décidément il est pas tout seul. Ce soir j'ai fait sortir de leur garage la crème des groupes de rock venus spécialement jouer du flingue au nom du  Gun Club. Ce soir le stand de tir va chauffer, ça va sentir la poudre brulée et la graisse chaude, les tympans vont exploser, les salves des 24 fusils vont crépiter jusqu'à s'en faire devenir fou, le feu d'artifice va embraser la ville entière.  Et vive le feu !

Regardez-les mettre en joue. Mick Collins et sa voix de velour est venu de Detroit avec ses Dirtbombs, The Cool Jerks débarquent en rangs serrés de Californie, les Cowboys From Outerspace trainent leur perfectos depuis Marseille, les Dead Brothers, encore eux, arrivent en traineau de leur Suisse natale et ils amènent dans leur sillage DM Bob et ses Déficits. Et Elvis' Corpse Revisited et The Fatals et les Mighty Go Go Players. Les copains c'est la fête, ça shoote, ça flingue, ça tire dans tous les sens, y a le feu partout. Et Jeffrey est content, je le vois qui rigole dans sa bière. Jeffrey rigole,  c'est la fête !


01 - SEX BEAT - Elvis' Corpse Revisited
02 - PREACHING THE BLUES - The Cowboys From Outerspace
03 - PROMISE ME - The Come Ons
04 - SHE'S LIKE HEROIN TO ME - The Bare Ass Minimums
05 - FOR THE LOVE OF IVY - The Cool Jerks
06 - FIRE SPIRIT - The Magnetix
07 - GHOST ON THE HIGHWAY - Demolition Doll Rods
08 - JACK ON FIRE - Blanche
09 - BLACK TRAIN - Mighty Go Go Players
10 - COOL DRINK OF WATER - Speedball Baby
11 - GOODBYE WATERMELON JOHNNY - Flytrap
12 - MOTHER OF EARTH - DM Bob And The Deficits
13 - MY DREAMS - The Oubliettes
14 - SLEEPIN' IN BLOOD CITY - The Fatals
15 - LUPITA SCREAM - The Dirtbombs
16 - DEATH PARTY - Girl Trouble
17 - THE STRANGER IN OUR TOWN - The Jakes
18 - LIKE CALLING UP THE THUNDER - The Sonic Chicken 4
19 - BAD INDIAN - Andy G And The Roller Kings
20 - DEVIL IN THE WOODS - The Rebel
21 - THE HOUSE ON HIGHLAND AVE - Sunday Ada
22 - DEVIL IN THE WOODS - Teppaz & Naz
23 - YOUR MAN'S FEELIN LOW - Guitar Fucker
24 - MOTHER OF EARTH - Dead Brothers

25 - MOTHER OF EARTH - Lucas Trouble (Bonus 7inch)
26 - MOTHER OF EARTH - Ultralove (Bonus 7inch)

Gunshots 1 à 13
Gunshots 14 à 26

PS : Malheureusement le mp3 ne rend pas justice à ce disque qui a une histoire belle et tragique. Cette idée folle est née chez le petit label viennois (à côté de Lyon) Unrecording Records en 2005. Fred, fondateur du label et guitariste chanteur de Elvis' Corpse Revisited a tenu jusqu'au bout son pari insensé de produire un double vinyle, pressé en 1000 exemplaires, hommage au Gun Club en réunissant la crème des groupes rock / garage français associés à des pointures étrangères susceptibles de nager avec aisance dans les eaux poisonneuse du Gun Club. A line-up soigné, pochette soignée : double album cartonné épais avec une gravure noire et blanche d'un colt Smith & Wesson. Unrecording Records a mené son projet fou jusqu'au bout. Unrecording Records s'est suicidé de 24 gunshots dans la tête. Tragique et beau.



Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.
Till

jeudi 20 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 6 - Bow Wow Wow + The Wailers

GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME 6 - LA MATURITE N'ATTEND PAS LE NOMBRE DES ANNEES
Précoces ou tardifs, étoiles filantes ou confirmations, la musique a produit des petits génies à tous les âges.

Bow Wow Wow - Your Cassette Pet [EP] - 1980
https://www97.zippyshare.com/v/RjPAtR4X/file.html

C'est l'histoire du Grand Jeu des blogueurs.
C'est l'histoire du thème pour lequel j'avais peu d'inspiration et peu de temps disponible.
C'est aussi l'histoire du thème pour lequel j'avais fini par faire un choix. Mais dans cette histoire-là Devant m'avait coupé l'herbe sous le pied en choisissant le même disque pour le thème "Pictural".
Parce que c'est l'histoire d'Anabella Lwin qui n'avait que 13 ans quand Malcolm Mclaren l'a recrutée comme chanteuse de Bow Wow Wow. On peut bien parler de précocité non ? Et comme je me suis retrouvé Grosjean comme Devant, j'ai choisi finalement le tout premier enregistrement du groupe, sorti uniquement en cassette en 1980. Probablement rien d'inoubliable hormis les ambiances sulfureuses et les textes plus qu'ambigus voulus par McLaren (Louis Quatorze, Sexy Eiffel Towers...). N'oubliez par l'âge d'Annabella à l'époque.


A1 - Louis Quatorze        
A2 - Gold He Said        
A3 - Uomo Sex Al Apache        
A4 - I Want My Baby On Mars        
B1 - Sexy Eiffel Towers        
B2 - Giant Sized Baby Thing        
B3 - Fools Rush In        
B4 - Radio G String


The Wailing Wailers - At Studio One - 1965


C'est aussi l'histoire du thème pour lequel j'ai hésité entre mes maigres choix. A force d'hésiter j'ai fini par choisir de ne pas choisir. Alors je vous propose aussi les premiers enregistrements des Wailing wailers dans le légendaire Studio One. Sur la pochette, Nesta Robert Marley entouré de Neville Livingston et Winston Hubert McIntosh. Avec un peu d'imagination ils auraient pu opter pour des noms plus faciles à retenir, je ne sais pas moi, Bob Marley, Bunny Wailer et Peter Tosh par exemple. Mais non.

Et l'histoire des Wailing Wailers elle commence avec l'enregistrement du tout premier single "Simmer Down", alors que Bob a 19 ans, Peter 20 et Bunny 17. Une sorte de précocité aussi non ? Des dizaines de morceaux seront enregistrés en l'espace de deux ans dont une sélection de douze a pris la forme d'un LP.

01 - (I Am Gonna) Put It On
02 - I Need You So
03 - Lonesome Feeling
04 - What's New Pussicat
05 - One Love
06 - When The Well Runs Dry
07 - Ten Commandments Of Love
08 - Rude Boy
09 - It Hurts To Be Alone
10 - Love And Affection
11 - I'm Still Waiting
12 - Simmer Down


Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.
Till

mardi 18 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 5 - Orchestre Rouge - Yellow Laughter [1982]



GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME 5 - FRANCOPHONIE
 Ici, on chante ou on est Français.
 La portière claqua au moment où il parvenait enfin à décoller le bas de l'affiche. Les autres avaient préféré se réfugier dans la bagnole. Théo grelotta. Le crachin insidieux s'infiltrait partout sous les vêtements. Humide et froid. Il roula rapidement l'affiche, elle irait rejoindre sa collection, toutes ces affiches récupérées à l'issue des concerts auxquels il assistait depuis plus de vingt ans. Vingt ans. La date écrite au dos et allez, bien rangée avec les autres. Pas qu'il soit un archiviste dans l'âme, ni un historien des concerts, il n'écrivait pas de compte-rendu des sets de ses groupes préférés. Non juste les affiches et leur présence rassurante, comme un fil conducteur de sa vie consacrée à écouter de la zik.

Théo ramassa sa bière et, son affiche sous le bras, traversa la rue en courant pour se caler à l'arrière de la voiture. Au sec. Pas tout à fait au chaud. Putain de pluie. La radio nasillarde diffusait les paroles insipides d'une speakerine qui n'avait rien à dire. Merde, on pouvait pas arrêter cette radio ? Le concert était terminé depuis plus d'une heure maintenant et la rue était déserte. Plus un chat. Plus une crête. Plus le moindre mec défoncé à l'horizon. L'horizon, façon de parler. Un réverbère paresseux balançait une lumière famélique qui peinait à éclairer les deux côtés de la rue. Mais la lumière, aussi faible soit-elle, faisait joliment briller les gouttes de pluie sur le pare-brise, dans des tons orangés. Théo les remarqua en même temps que le point rouge qui se déplaçait par à-coups dans la voiture.

"Je cherche une drogue qui ne fait pas mal". En rigolant Denis lui tendit le pétard. Au moins quinze fois que Théo lui expliquait d'où venait cette phrase. Denis avait encore oublié. Denis s'en foutait un peu. Denis lui passa le pétard et Théo tira dessus un moment, songeur. Le concert était moyen, pas un des meilleurs qu'il ait vus. Mais le chanteur jouait du violon sur certains titres et ça lui rappelait de vieux souvenirs. Très vieux. Perdu dans ses pensées, Théo passa machinalement le pétard à Pascal qui s'impatientait sur le siège passager. La lumière rouge incandescente, les gouttes orangées sur la vitre. Et cette lumière bleue qui venait d'apparaître dans la rue. "Red Orange Blue". Théo sourit.

"Merde". Le cri de Denis le fit sortir de sa torpeur. Dans la même fraction de seconde il prit conscience du pétard que Pascal écrasait précipitamment dans le cendrier, de la panique de Denis et de la lumière  qui s'était immobilisée à proximité de la voiture. Malgré la pluie, facile de reconnaître les  six lettres peintes sur le véhicule. "Soon Come Violence". Denis et Pascal tournaient encore les manivelles pour descendre les vitres des portières que déjà l'uniforme leur demandait de sortir de la bagnole. Fait chier, il pleuvait encore plus fort. Tous les trois posèrent les mains sur le toit de la voiture, les deux flics derrière eux. Fouille rapide, palpe en haut, palpe en bas. "Mon seul contact physique est avec la police".  Obéissant à l'injonction Théo sortit lentement ses papiers de sa poche. Le flic les examina longuement à la lueur d'une petite lampe torche. Trop longuement. Merde, qu'est-ce qu'il fout, c'est quoi le problème ?

"Théo ? Comme le chanteur d'Orchestre Rouge ?" Pendant une seconde, pendant une éternité, Théo entendit tourner cette phrase dans sa tête. Les mots tournoyaient, heurtaient les parois de son crâne, rebondissaient, s'entrechoquaient, essayant de s'assembler dans un autre ordre, de prendre un autre sens. Mais non. Cette phrase il la répétait à l'envi autrefois. Autrefois. A l'époque où il zonait de squat en squat, de concert en concert, avec, avec...Pierre. "Putain Pierre ?" Pierre qui jouait un peu de gratte. Pierre avec qui il voulait monter un groupe. Pierre avec qui il écoutait en boucle les albums d'Orchestre Rouge. Pierre avec qui il avait vu la bande de Théo Hakola au moins dix fois en concert. Les guitares acérées, la basse  en avant, le violon, la voix bizarrement placée de Théo, son accent à couper au couteau quand il chantait en français. Pierre, l'ami, le pote, le frère. Pierre perdu de vue. Pierre devenu flic. Merde.

Théo tourna la tête et croisa le regard de Pierre. Manifestement les mêmes pensées traversaient son cerveau. Les mêmes connexions de neurones, provoquant les mêmes synapses, aboutissant aux mêmes souvenirs. Pareil. Curieuses retrouvailles, si longtemps après. Curieuses retrouvailles où les mots ont disparu, remplacés par le vide, la gêne. Rien à se dire. Un long regard, pas un mot. Interminable. Minable. "C'est bon, tu peux y aller Théo." Clac. Le silence rompu. L'instant d'après, ses papiers dans la main Théo regardait disparaître la bagnole, les flics et le gyrophare bleu. Plus de lumière bleue.

De retour à l'arrière de la caisse, Théo regardait le pétard qui finissait lentement de se consumer dans le cendrier, diffusant ses dernières volutes dans l'habitacle, sa lumière rouge à jamais disparue. Denis et Pascal se taisaient, respectant le silence de Théo. La radio éteinte respectait le silence de Théo. La pluie maintenant arrêtée respectait le silence de Théo. Plus un bruit. Le minable petit lampadaire se mit au diapason de l'ambiance, son ampoule rendit l'âme, plongeant la rue dans l'obscurité, effaçant du même coup les gouttes orangées du pare-brise. Noir complet.


 Red Orange Blue


01. Soon Come Violence
02. Je cherche une drogue (qui ne fait pas mal)
03. Soft Kiss
04. Red Orange Blue
05. Hole In His Thigh
06. The Consul
07. Speakerine
08. Slugs
09. Crows

Theo Hakola - chant, guitare
Pierre Colombeau - guitare
Denis Goulag - guitare
Pascal des A - basse
Pascal Normal - batterie

Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

dimanche 16 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 4 - The Dead Brothers - Wunderkammer [2006


https://www24.zippyshare.com/v/2xkpFYBL/file.html

GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME 4 - R.I.P.

A la demande de Jimmy, cette épreuve ne prendra pas de caractère morbide, nous acceptons les disparus par arrêt de carrière, split, manque de succès, les "chanteurs morts" comme disaient les Nuls.

La fanfare délabrée

Allez Mesdames et Messieurs, avancez, avancez.
N'hésitez plus, rejoignez le joyeux cortège
funèbre des Dead Brothers.
Entrez dans la danse, venez célébrer les noces funèbres.
Laissez-vous envoûter par Kaa, le serpent maléfique,
qui vous entrainera dans son ballet magique.
Allez Mesdames et Messieurs, la nuit sera longue.
Suivez Tom Waits, maitre de cérémonie
qui a accroché des étoiles filantes à son chapeau.
De sa baguette magique il récoltera les larmes
de couleur de bluesmen poussiéreux.
Allez Mesdames et Messieurs, la nuit sera belle.
Suivez la procession de notre fanfare délabrée
dans les rues de New-Orleans.
La foule en transe se joint à l'orchestre
et si vous y perdez le souffle
Dr John vous redonnera vie
et jeunesse pour l'éternité.
Allez Mesdames et Messieurs, la nuit sera chaude.
Vibrez au son acidulé des banjos,
le cœur des tubas bat la chamade.
Accordez l'aumône à l'accordéoniste fou
qui vous enivrera de sa tristesse infinie.
Ecoutez les incantations du sorcier vaudou
nimbé des brumes de son bayou.
Allez Mesdames et Messieurs, la nuit sera douce.
Goûtez l'amertume de la mélancolie,
et la douceur du poison
dans la farandole enfumée de notre fanfare déglinguée.
M. Loyal vous invite à entrer
dans son cabaret louche
où la décadence est beauté.
Allez Mesdames et Messieurs, la nuit est à vous.
Esquissez un pas de danse macabre
au son des cuivres poisseux.
Le grand Tom vous entraîne encore
et encore dans sa fête triste
et son manège enchanté.
Allez Mesdames et Messieurs, avancez, avancez.
N'hésitez plus, rejoignez le joyeux
cortège funèbre des Dead Brothers.
ici on chante la vie, on chante la mort,
Allez Mesdames et Messieurs
la nuit est courte, la vie est belle.


01. Trust In Me        
02. Old Pine Box        
03. Greek Swing        
04. I Can't Get Enough        
05. Mustapha        
06. Just A Hole        
07. Am I To Be The One        
08. Time Has Gone        
09. Marlene        
10. The Storry Of Woody And Bush        
11. Fred - Seaside Town In The Rain
12. Buried Alive
13. Les Papillons Noirs

Il s'agit ici de la version éditée par Lollipop Records qui contient les titres 12 et 13 qui n'apparaissaient pas sur la version de Voodoo Rythm.


Line-up :
Banjo, Vocals – Dead Alain
Drums, Vocals, Trombone – Dead Delany
Guitar, Accordion, Piano, Organ – Dead Pierre
Trumpet, Tuba – Dead Christoph



Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

samedi 15 juin 2013

vendredi 14 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 3 - Art Ensemble Of Chicago - The Third Decade [1984]


GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION

THEME N°3 /  PICTURAL
Voilà un thème dédié aux nombreux artistes qui squattent ce blog, l'épreuve de la pochette dédiée à la peinture ou au dessin.

André s'assoie dans le fauteuil club. Devant lui Amadeo soulève les couvertures et dévoile ses dernières toiles. André jubile. André le dit depuis longtemps, André le répète, André le martèle : l'art arficain est primordial et doit être une source d'inspiration pour les artistes modernes. André jubile parce que les visages démesurément allongés, les traits grossièrement esquissés des portraits d'Amadeo sont évidemment inspirés de l'art africain. Il en a déjà parlé à Pablo, à Henri, à Georges et il sent des influences subtiles dans leur travail. C'est encore plus net chez Amadeo. Art africain, art nègre, art primitif. André ne le sait pas mais dans quelques décennies la société politiquement correcte rebaptisera cela Art Premier. C'est sans importance. De toute façon André ne le sait pas. André collectionne masques, statuettes et colifichets.

Installé dans un fauteuil d'un petit club new-yorkais, André écoute l'orchestre de jazz. Décidément cette nouvelle musique née en Amérique lui plait. Et le conforte dans ses opinions puisqu'elle aussi a des origines africaines. André ne le sait pas encore mais cette musique de musiciens noirs est appelée à un grand avenir. Il ne le sait pas mais il le devine. Il ne sait pas non plus que des musiciens blancs l'adopteront. Mieux encore, des musiciens blancs joueront dans les mêmes orchestres que des musiciens noirs. Pour l'instant cette idée est tout bonnement surréaliste. Et André ne le sait pas.

Un peu rigide dans son fauteuil d'attaché culturel, André écoute un disque de jazz. André apprécie, en amateur éclairé et en théoricien avisé, l'évolution qu'a subi cette musique depuis ses débuts. En bourgeois très cultivé André a une connaissance approfondie des musiciens et des courants musicaux qui la composent. Il pourrait sans peine discourir sur Louis, le Duc, le Comte, Lester ou Charlie, raconter le dixieland, le swing, le bebop. Il serait même capable de théoriser sur les futures évolutions du jazz. C'est que rien ne lui fait peur à André.

Dans un fauteuil de sa maison de Saint-Cirq-Lapopie, où il coule péniblement ses vieux jours, André écoute le son diffusé par un microsillon apporté récemment par un de ses visiteurs. Il n'en finit plus de se demander comment ces musiciens en sont arrivés à briser le carcan des codes, des grilles, des mélodies. On lui parle de John, d'Ornette et lui se remémore le travail de ses amis Pablo, Roberto, Henri, et leur façon de se libérer des contraintes.

Faible dans son fauteuil de l'hôpital Lariboisière, André n'entendra jamais parler de Lester Bowie. Il n'entendra jamais parler de l'Art Ensemble Of Chicago et n'entendra jamais leur musique mêlant jazz et sonorités africaines. Il ne verra jamais les musiciens de l'Art Ensemble Of Chicago vêtus de costumes traditionnels africains, ni leurs visages couverts de peintures rituelles. André ne verra jamais les pochettes de leurs disques qui sont autant de peintures en hommage aux traditions africaines, au même titre que celles de Fela dont André n'entendra jamais parler non plus. Mais je suis persuadé qu'André aurait aimé les écouter parce que, décidément, Black is beautiful.

The Third Decade :

01. Prayer for Jimbo Kwesi (Jarman)
02. Funky Aeco (Art Ensemble of Chicago)
03. Walking in the Moonlight (Mitchell)
04. The Bell Piece (Mitchell)
05. Zero (Bowie)
06. Third Decade (Art Ensemble of Chicago)


Personnel :

Lester Bowie: trumpet, fluegelhorn
Malachi Favors Maghostut: bass, percussion instruments
Joseph Jarman: saxophones, clarinets, percussion instruments, synthesizer
Roscoe Mitchell: saxophones, clarinets, flute, percussion instruments
Don Moye: drums, percussion

Enregistré en juin 1984 à Ludwigsburg


Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
 Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

mercredi 12 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 2 - The Stranglers - (The Gospel According To) The Meninblack) - 1981



https://www24.zippyshare.com/v/zs6vmm88/file.html

GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME N°2 / BLACK IS BEAUTIFUL
Non, ce n'est pas le jeu de la pochette, on parle bien de l'artiste(s), de la musique, j'espère seulement que dans le contre pied, il n'y aura pas uniquement des admirateurs de Frank Black.

Jet Black secoue sa chevelure noire. Furieusement il frappe sur sa caisse claire et lance un regard noir vers le synthé où Dave vient de s'installer. En T-shirt blanc. Jet Black est dans une colère noire. Ça dépasse l'entendement ce T-shirt blanc. Déjà s'appeler Greenfield quand on joue dans les Meninblack ça sent la faute de goût à plein nez, mais alors le coup du T-shirt blanc...Il invective Dave, lui balance des noms d'oiseaux, lui en fait voir de toutes les couleurs, des vertes et des pas mûres.

Derrière ses lunettes noires Dave Greenfield s'en fout. Pour les besoins de l'album on l'a rebaptisé DaveinBlack, ça aussi il s'en fout. L'image du groupe, son code couleur, son apparence il s'en fout. Ce qui intéresse Dave c'est la musique. Et la musique il en jouait bien avant eux, alors c'est pas une bande de blanc-becs qui va le faire s'habiller en noir. Ce qui compte pour lui c'est l'influence qu'il a apporté à ce nouvel album. Ses synthés y sont omniprésents et ça c'est à marquer d'une pierre noire. Dave se ressert un café noir et caresse amoureusement son clavier, promène ses doigts sur les touches. Surtout les noires.

Dans son coin HughinBlack ressasse ses idées noires. Il s'inquiète de la tournure que prend la musique des hommes en noir. Quelle évolution depuis Black and White ! Avec la reprise de Walk On By il avait tenté un petit pas vers la musique noire mais la sauce n'a pas pris. A la place les Meninblack bricolent des sons életroniques et des synthés et Hugh a des idées noires. Et puis les pochettes ! Déjà, le coup d'avant, un corbeau noir, cette fois les tables de la Loi. La prochaine fois, pourquoi pas une panthère noire pendant qu'on y est ? Tout ça vient de Jean-Jacques, il le sait. Peut-être à cause de sa ceinture noire de karaté ? Hugh rigole tout seul à cette idée, mais il rit jaune. Hugh attrape sa telecaster noire et se tourne vers Jean-Jacques.

JJinBlack broie du noir. Il avait une idée terrible mais les autres n'ont pas suivi. Ok c'était gonflé, mais quand même, elle lui plaisait bien son idée. Changer le nom du groupe, le noircir pour qu'il colle mieux à leur image. Les autres ont dit non. Bordel, on ne va quand même pas s'appeler The Stranglers pendant encore trente ans ? Ca lui trotte dans la tête depuis Black and White cette affaire. Des idées il en a eu plein, ils les ont toutes refusées : The Black Keys, James White and the Blacks, Noir Désir, Black Lips, La Mano Negra, Bérurier Noir, Black Rebel Motorcycle Club, Black Flag...JJinBlack sourit de toutes ses dents blanches en pensant que jamais aucun groupe n'aura l'idée de choisir des noms pareils.

JJinBlack regarde le rideau noir qui ne va pas tarder à se lever. Comme d'habitude il fait un signe à Dave pour qu'il se tienne prêt. Comme d'habitude c'est inutile, Dave est déjà prêt. Le rideau noir disparait. Les lumières s'éteignent, c'est le noir complet. Les premières notes de Waltzinblack retentissent. Magnifique.

NdA : toute ressemblance ou similitude avec des personnes existantes ou ayant exister ne relève certainement pas du hasard. Pour ce qui est du T-shirt blanc, j'en suis moins sûr.


HughinBlack, JJinBlack, DaveinBlack et Jet Black présentent :
(The Gospel According To) The Meninblack

01. Waltzinblack
02. Just Like Nothing On Earth
03. Second Coming
04. Waiting For The Meninblack
05. Turn The Centuries, Turn
06. Two Sunspots
07. Four Horsemen
08. Thrown Away
09. Manna Machine
10. Hallow To Our Men
  
Bonus de la réédition de 2001 :

11. Top Secret
12. Maninwhite
13. Tomorrow Was Hereafter

Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

lundi 10 juin 2013

Grand Jeu N°6 - Thème 1 - Jacques Brel - Les Bonbons [1963]


GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES 6EME ÉDITION
THÈME N°1 : UNE MADELEINE AUDITIVE 

Les postillons volent, les gouttes de transpiration balaient l'espace. A l'abri derrière mon écran protecteur je suis électrisé, comme la salle face à lui est électrisée. Je ne suis pas dans la salle, mes rencontres avec Brel sont purement cathodiques. Les documentaires, les extraits de concert, les films dans lesquels il impose sa présence. Parce qu'il a cette faculté rare de remplir l'espace alloué à l'image malgré son allure empruntée, maladroite et mal à l'aise. Ses bras trop longs, son corps trop long, ses dents trop longues, sa gestuelle malhabile. Je retrouverai tout ça plus tard chez Ian Curtis, un corps maladroit, mal à l'aise pour accompagner l'intensité  de l'engagement du chanteur.

Mais même sans les images Brel m'électrise. Ce disque n'est pas lié à un souvenir particulier mais à mon enfance en général. Mes parents avaient ce 45 tours quatre titres et avant même de m'intéresser à la musique j'étais bouleversé par Brel. Quatre chansons formidables mais surtout, surtout, Au Suivant qui me retournait. Au Suivant qui me file toujours des frissons à chaque fois que je l'écoute. Au Suivant, c'est avec Ces Gens-là et Amsterdam les trois chansons de Brel qui me mettent toujours les larmes aux yeux. La puissance du texte liée à l'intensité dramatique de l'interprétation. Ce Super 45t c'est moi qui l'ai maintenant, et des décennies après la magie fonctionne toujours.

Une madeleine auditive. Ce soir j'attends Madeleine...

A1. Jef
A2. Les Bonbons
B1. Au Suivant
B2. Le Dernier Repas

Accompagné par François Rouber et son orchestre. Au piano Gérard Jouannest.

Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

samedi 8 juin 2013

Grand Jeu Sans Frontières Des Blogueurs Mangeurs De Disques - Sixième Edition





Pour la sixième fois le Grand Jeu des Blogueurs Mangeurs de Disques va envahir la blogosphère. Fort d'un succès grandissant il regroupe cette fois pas moins de 18 participants dont 4 pour le seul Club des Mangeurs de Disques de Jimmy Jimmereeno.

Une lecture attentive de la liste des participants ci-dessous suffit à se convaincre de la qualité du plateau. Ça va être grandiose. Intense, motivant, épuisant mais formidable. Ca commence lundi 10 juin, ça dure deux semaines, ça va être chaud, chaud, chaud.

Le Zornophage
Devant
Sadaya

Toorsch
Pascal Georges
Fracas 64
Sb
Approx
Jeepeedee
Charlu
Warfleloup
Marius Perlimpinpin
La Rouge
Arewenotmen?, Everett W. Gilles, Sorgual & Jimmy Jimmereeno


Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

John Zorn - The Big Gundown [1985/2000], Spy vs Spy [1989]

https://www106.zippyshare.com/v/L8swCjqk/file.html


Si l'initiative d'origine de cet hommage à Ennio Morricone ne vint pas de John Zorn mais de son producteur de l'époque, Yale Evelev, c'est que ledit Zorn, trop fan de l'œuvre du compositeur italien et ne voyant donc pas l'intérêt de revisiter la perfection, renâcla à s'attaquer à pareil Himalaya culturel.

De fait, on sent l'immense respect que voue Zorn à Morricone dans des reconstructions fidèles à l'esprit comme à la mélodie quoique formellement déviantes. D'ailleurs, sans doute trop occupé à donner une deuxième vie aux compositions spécialement choisies pour l'occasion, Zorn ne joue que marginalement sur l'album d'origine laissant même Tim Berne assumer le saxophone hurlant de Peur Sur La Ville. Au lieu de ça, directeur et "maquilleur" du projet, il use de la voix, d'appeaux, du piano ou de scie musicale (!) et, bien sûr !, du cerveau hyper-créatif dont Mère Nature l'a doté.

Le résultat, dans son acceptation originelle, contient dix titres dont une composition originale (Tre Nel 5000, largement inspirée de la star de l'album si pièce indéniablement la plus difficile du lot) et six de plus dans sa réédition Tzadik de 2000 célébrant le 15ème anniversaire du premier accessit "grand public" du compositeur/performer d'avant-garde. Parce qu'il faut bien l'avouer, avant c'est ce Big Gundown généralement très bien reçu au delà d'une petite sphére "à la pointe de la tendance", John Zorn n'était qu'une vague figure d'une scène certes palpitante et passionnante mais n'ayant que peu, voire pas, de retentissement en dehors d'un petit cercle d'initiés. Pas que la démarche apparaisse opportuniste, Zorn s'y applique tel le bon zélote morriconien qu'il est. Il pousse simplement dans leurs retranchements, les "avant-gardisant" ou "cartoonisant" (etc.) juste ce qu'il faut pour les ré-épicer, des compositions qui, c'est évident à l'écoute d'un Peur sur la Ville d'anthologie par exemple, ne demandaient que ça.

Respectueux mais pas timide, The Big Gundown est la totale réussite régulièrement louée depuis. Et encore un peu plus dans la réédition Tzadik avec ses exquis suppléments.  C'est aussi une bonne occasion, pour ceux qui en sauraient encore, de louer l'admirable carrière d'un "faiseur" au talent mélodique incomparable et à l'œuvre si vaste qu'elle mérite bien qu'on s'y repenche... Souvent !

Viva Morricone ! Viva Zorn !

1. The Big Gundown 7:25
2. Peur Sur La Ville 4:16
3. Poverty (Once Upon A Time In America) 3:49
4. Milano Odea 3:02
5. Erotico (The Burglars) 4:26
6. The Battle Of Algiers 3:50
7. Giu La Testa (Duck You Sucker !) 6:06
8. Metamorfosi (La Classe Operaia Va In Paradiso) 4:37
9. Tre Nel 5000 (composée par John Zorn) 4:37
10. Once Upon A Time In The West 8:33
Bonus
11. The Sicilian Clan 3:20
12. Macchie Solari 3:29
13. The Ballad Of Hank McCain 5:27
14. Suegliatti E Uccidi 3:03
15. Chi Mai 3:06
16. The Ballad Of Hank McCain (Instrumental) 5:25


Orvin Aquart – harmonica
Cyro Baptista – cuica
Joey Baron - batterie
Tim Berne – alto saxophone
Laura Biscotto – voix italienne sexy
Vicki Bodner – hautbois, cor anglais
Polly Bradfield – violon
Anthony Coleman – piano, clavecin, orgue, voix
Trevor Dunn - basse
Carol Emanuel – harpe
Reinaldo Fernandes – tambour brésilien
Anton Fier – batterie
Duduca Fonseca – caisse claire
Bill Frisell – guitare electrique
Fred Frith – guitare electrique, basse
Diamanda Galás – voix
Melvin Gibbs – basse electrique
Jody Harris – guitare electrique
Shelley Hirsch – voix
Wayne Horvitz – piano, celesta, claviers électroniques
Bob James – bandes
Guy Klucevsek – accordéon
Arto Lindsay – guitare electrique, voix
Christian Marclay – platines
Mark Miller – batterie, timbales
Big John Patton – orgue
Mike Patton - voix
Bobby Previte – batterie, percussion, timbales, voix
Robert Quine – guitare electrique
Vernon Reid – guitare electrique
Ned Rothenberg – shakuhachi, ocarina, guimbarde
Michihiro Sato – tsugaru shamisen
Luli Shioi – voix
Claudio Silva – pandeiro (tambourin)
Jorge Silva – surdo (tambour basse)
Jim Staley – trombone, trombone basse
Toots Thielemans – sifflement, harmonica
David Weinstein – mirage, ordinateur
John Zorn – saxophone alto, scie musicale, voix, clavecin, appeaux, piano




Ornette Coleman by John Zorn... Il y a comme une évidence à rapprocher le compositeur, instrumentiste et cofondateur d'une démarche libre et prospective dans le jazz avec un de ses héritiers putatifs les plus actifs.

Du coup, on attend beaucoup de ce Spy vs Spy d'autant que la quatuor de furieux new yorkais qui accompagne Zorn (avec un co-altiste en la personne de l'excellent Tim Berne et deux batteurs !) a de la gueule et que le vaste répertoir d'Ornette se prête, dans l'absolu, idéalement aux débordements free dont il est coutumier... On en attend beaucoup et, à la condition obligatoire d'aimer se faire chahuter par un jazz chaotique et souvent dissonant, on y est largement comblé.

Evidemment, en 17 titres et 41 minutes, c'est quasiment la version "grindcore" du free jazz qu'on se prend en pleine face. Ca pilonne, ça bastonne (deux batteurs !), ça hurle "saxophoniquement"(2 altistes enragés)...Ca ne plaisante jamais ! Evidemment, ce genre d'extrême jazz ne plaira pas à tous et même pas à grand monde... Ce n'est pas grave, ce n'était de tout façon pas fait pour ça. Parce que, le but, la substantifique moelle de Spy Vs Spy est de faire vivre la musique d'Ornette, de lui faire vivre autre chose même, pas si éloigné des originaux, juste violenté avec amour... Et respect ! Parce que, c'est évident !, la démarche n'est pas élégiaque ou compassée mais vibrante et triomphale, ode à un trublion ici "re-trublié".

Zorn ne fait pas souvent dans le tribute, il n'a pas le temps ! Alors forcément, quelque soit l'année de publication et donc le placement de l'œuvre dans on cheminement intellectuel et créatif, quand il hommage, on se doit de prêter l'oreille quitte à se la faire joyeusement, glorieusement saccager et de se la voir restituée dans un état... différent. En la circonstance, on ne voudrait pas autre chose même si, on ne va pas se mentir, on en sort un peu rincé !


1. WRU 2:38
2. Chronology 1:08
3. Word For Bird 1:14
4. Good Old Days 2:44
5. The Disguise 1:18
6. Enfant 2:37
7. Rejoicing 1:38
8. Blues Connotation 1:05
9. C. & D. 3:05
10. Chippie 1:08
11. Peace Warriors 1:20
12. Ecars 2:28
13. Feet Music 4:45
14. Broad Way Blues 3:42
15. Space Church 2:28
16. Zig Zag 2:54
17. Mob Job 4:24


John Zorn - alto saxophone
Tim Berne - alto saxophone
Mark Dresser - bass
Joey Baron - drums
Michael Vatcher - drums

mercredi 5 juin 2013

Scout Niblett [With Bonnie 'Prince' Billy] - This Fool Can Die Now [2007]

https://www28.zippyshare.com/v/MaIwx7lq/file.html



Sur le fil du rasoir l'équilibre est fragile, la marge est étroite. Faux-pas à droite, écart à gauche c'est direct en bas, la chute fatale où les rêves se brisent en éclats de rire assassins. Au mieux c'est l'oubli, le néant, le vide. Mais regarde devant. Sur le fil du rasoir l'équilibre subtil tutoie la grâce et la beauté. Tension électrique, muscles bandés, nerfs à vif. Regarde devant, droit devant, évite les angles, ne perds pas le fil. La voix brisée , toute en retenue, retiens-la, allez, retiens-la, garde l'équilibre. Un accord de guitare dans une main, une rythmique de batterie dans l'autre, équilibre précaire, retient ton souffle, ne respire plus, retiens-la, retiens-la. La bête veut sortir, elle réclame son festin, allez retiens-la. Et la peur du vide retiens-la. Reste en haut, là-haut sur le fil du rasoir, le couperet sous les pieds. Gratte les nerfs comme des cordes de guitare, tension électrique. Et tant pis pour la bête, laisse-la sortir alors. La rage dehors, elle déchire tout. Fais-toi péter les cordes, coupe les cordes, voix guitare hurlent, plus de retenue, c'est la bête qui s'invite au festin.

Line-up :
Alison Chesley
Bonnie 'Prince' Billy
Chris Saligoe
Kristian Goddard
Scout
Susana Voelz

Production : Steve Albini
Textes et musiques : Scout Niblett sauf 07 (Lionel Newman) et 13 (Van Morrison)

01. Do You Wanna Be Buried With My People
02. Kiss
03. Moon Lake
04. Let Thine Heart Be Warmed
05. Your Last Chariot
06. Elisabeth (Black Hearted Queen)
07. River of No Return
08. Nevada
09. Baby Emma
10. Yummy
11. Dinosaur Egg
12. Hide and Seek
13. Comfort You
14. Fishes and Honey


Si vous cherchez un mot de passe, essayez donc downgrade.
Merci aux visiteurs qui laissent une trace de leur passage.

Till

samedi 1 juin 2013

Terry Riley - Poppy Nogood... [1968], Diamond Fiddle Language [2005], Aleph [2008]; Gyan Riley - Stream of Gratitude [2011]

Trois albums, aucun classique (pas de In C, par exemple) mais que de la bonne musique pour vanter les mérites d'un compositeur/humain "différent" : Terry Riley
 


Si le minimalisme le plus échevelé ne vous fait pas peur, que l'expérimentation vous réjouit, la pièce ici présente devrait vous ravir au plus haut point.

Enregistré à Buffalo (état de New York) le 22 mars 1968, c'est ce qu'il est convenu un album d'ambient drone soit une musique abstraite dont les résonnances et vibrations oniriques sont censées produire l'effet émotionnel souhaité par le performer/compositeur (une sorte de transe mystique ici, à mon avis). Ainsi, il faudra à l'auditeur mettre son cerveau au vestiaire et se laisser emporter par ces longues et faussement répétitives plages (qui n'en forment en fait qu'une grande) pour qu'une efficacité maximale soit atteinte. Pour parvenir à ce bel effet et à une oeuvre contemplative jusque dans ses abstractions, Terry Riley a recours à un orgue, un saxophone et des boucles qu'il génère lui-même et relaie via un sampler archaïque (le time-lag accumulator) conférant à ses sons une portée quasiment orchestrale, parfois orientalisante (une trademark de Riley) et toujours contemplative.

Très en avance sur son époque et donc toujours d'une vibrante actualité, Poppy Nogood and the Phantom Band All Night Flight, au-delà de la fantaisie de son titre, est une intense expérience que tout amateur de musique contemporaine/avant-gardiste et même (free) jazz se doit de vivre. Une perle.


1. Untitled #1 8:06
2. Untitled #2 8:36
3. Untitled #3 7:44
4. Untitled #4 10:01
5. Untitled #5 5:20


Terry Riley - saxophone soprano, orgue, time-lag accumulator




 
Collaboration avec le bassiste d'avant-garde Stefano Scodanibbio (vu avec des éminences italiennes telles que Luigi Nono ou Giacinto Scelsi) Diamond Fiddle Language est une de ces rares occurrences où l'ermite musical Terry Riley accepte de partager l'affiche, autorise la violation de son "petit" monde si cohérent et si rêveur à la fois.

Enfin, je dis violation, on reste dans l'univers habituel, où se télescopent et s'épousent ragas idiens, free jazz et manipulations synthétiques proto-ambient, d'un (ici co)compositeur ne s'étant jamais vraiment éloigné de sa zone de confort, n'ayant jamais renoncé à des obsessions soniques qu'on croirait ancrées à son cerveau reptilien tant elles lui viennent naturellement... Alors qu'elles sont tout sauf "classiques", comme vous le savez sans doute. Il n'y a donc pas d'exception ici mais une rencontre qui n'a, finalement, pour intérêt que (mais c'est déjà énorme) d'enrichir le spectre sonique d'un nouvel élément qu'à entendre on n'imagine pas ailleurs. C'est dire si la rencontre fonctionne et porte de viables et beaux fruits.

Comme d'habitude chez Riley, seul ou accompagné, l'opus peut soit s'écouter attentivement, intellectuellement soit "musique-de-fond-ement", rêveusement... En découlent deux expériences totalement différentes mais mettant également en valeur la musique ici offerte, cadeau des cieux et d'un duo inspiré.

 
1. Diamond Fiddle Language I 14:50
2. Tritono 12:36
3. Diamond Fiddle Language II 27:01

 
Terry Riley - synthesizer, voice
Stefano Scodanibbio - double bass




 
Chantre d'un minimaliste avant-gardiste, répétitif et ambient, il n'est plus besoin aujourd'hui de présenter ce monstre sacré qu'est devenu Terry Riley. Tout juste rappellera-t-on aux oublieux son légendaire In C, pièce incontournable s'il en fut.

Ici, comme indiqué par lé présence d'Aleph dans la série des Radical Jewish Culture, c'est à des préoccupations "juivo-centrées" que Riley réserve son habituel assemblage organico-synthétique pour un résultat pas toujours très digeste mais diablement attirant. Son synthétiseur, évoquant tour à tour cuivres, cordes ou orgues, en l’occurrence, se substitue aisément à un orchestre (qu’on imagine) mutant pour créer des textures, des ambiances auxquelles il est bon de s’abandonner. Parce que, c’est un fait, si on peut écouter la musique de Riley, on peut et se doit surtout se laisser porter par elle, la laisser vous enrober de ses ouateux attributs où son minimalisme harmonique accomplit le plus efficacement son effet. Et c’est particulièrement vrai ici où des mélopées d’origine moyen-orientales ou est-européennes articulent le trip.

Au final, si Aleph ne viendra pas bousculer la hiérarchie des œuvres de Riley, c’est une bienvenue addition à son catalogue et une référence qu’on ne pourra que conseiller aux amateurs de sa si particulière conception de la musique et d’ambient pas comme les autres.


CD 1
1. Aleph Part 1 45:47

CD 2
1. Aleph Part 2 1:07:48


Terry Riley - synthétiseur Korg trition studio 88



Allez ! Comme je suis d'humeur partageuse, je vous rajoute un album qui n'a rien tout en ayant tout à voir avec la "star" du présent billet :



Comme papa Gyan aime bien jouer seul, comme papa Gyan appartient à ce qu'il est convenu d'appeler le classique contemporain d'avant-garde, comme papa Gyan a sorti un disque chez Tzadik, et un bon !, dont on n'a sans doute pas assez parlé.

Le papa en question, s'appelle Terry Riley. Forcément, quand on est un aspirant compositeur, l'ombre est imposante mais la musique, fort heureusement, est suffisamment différente pour qu'on oublie rapidement cette encombrante filiation. Et puis, alors que Terry aime à triturer les synthétiseurs et les cuivres, c'est à la guitare que Gyan a choisi, grand bien lui en prit.

En l'occurrence, c'est de guitare classique dont il s'agit ce qui réduit notablement les débordements et dissonances possibles mais tel n'était visiblement pas le propos de Gyan Riley qui, sur un canevas plutôt traditionnel, réinterprète/réadapte quelques cannons du genre. Ce n'est pas un hasard si, par exemple, Stream of Gratitude (pistes 1 à 4) est dédié à Jean-Sébastien Bach, on y a souvent l'impression d'entendre la ré-imagination guitaristique et actuelle de Suites pour Violoncelle passées dans la légende et ici brillamment, si indirectement, hommagées. Zonata (for Zoran Dukic) est l'autre grand moment harmonique de l'album, on y retrouve un Gyan plus conventionnel mais pas moins inspiré délivrant une œuvre spacieuse et réflexive de toute beauté. L'autre grand moment... Ca ne veut pas dire que le reste soit de la roupie de sansonnet, non !, tout est bon ici, des fois un peu plus que d'autres, c'est tout.

Je ne connais pas les autres albums de Gyan et ne puis donc dire si cet instant de grâce est une habitude ou un coup de bol cosmique, quoiqu'il en soit, nous tenons là une œuvre de qualité, mélodique et émotionnelle, d'un compositeur/instrumentiste qu'il faudra suivre de près.


Stream of Gratitude (2010)
For J.S. Bach
1. Prelude 3:43
2. Fugue 5:31
3. Sarabande 6:12
4. Gigue 4:08
Four Etudes (2007)
5. The Odd Arpeggio (for Egberto Gismonti) 2:14
6. The Inner Voice (for John Dowland) 2:46
7. Trillémollo (for Augustin Barrios Magoré) 2:16
8. Ipick (for John McLaughlin) 1:01
Zonata (2005)
for Zoran Dukic
9. Spinning in Self-Imposed Exile 6:12
10. Uspavanka for Téa 6:43
11. Tohm Tan 5:55
Irican (2009)
for the Mother Lands
12. Irican 6:20


Gyan Riley - guitar
 
 
PAS D'EXTRAIT CETTE FOIS-CI,
IL FAUDRA ME CROIRE SUR PAROLE !