samedi 27 avril 2013

David Bedford - The Odyssey [1976]

Un petit préambule pour expliquer ma présence, maintes fois retardée, sur le blog de Till... Au départ, j'avais pensé ne proposer que du John Zorn ici (deux sont d'ailleurs à venir prochainement) et puis, finalement, débarrassé des obligations quotidiennes que je m'étais moi-même imposées et reprenant goût à bloguer à-qui-mieux-mieux, et un peu "coupable, aussi, de squatter quelques bonnes maisons (nommément Jeepeedee Rips et Les Jolies Compiles de Keith Michards), adorant enfin ce nouveau statut de partageur SBF (sans blog fixe), j'ai décidé d'élargir le spectre. En gardant une certaine cohérence de ton, tout de même...

Voilà, ainsi, comment se partagera ma "carrière" de blogueur "mercenaire" :
- Chez Jeepeedee tout ce qui reste, à mon humble avis, d'un accès assez aisé.
- Chez Keith Michards, les compiles maisons, évidemment !!!
- Chez Till (This Beautiful Downgrade), tout ce qui demande un investissement un peu plus important de l'auditeur, le zarbi mélodique aussi...
et enfin
- Sur "Mangemesdix", les jeux divers et variés proposés par notre informelle fratrie (Jimmy Mangeur de Disques  en tête !).

Ces digressions explicatives achevées, il est grand temps de passer à la musique !!!



Mais qui connait David Bedford ? Probablement pas grand monde et, tudiou, ô immense injustice des hasards de la notoriété, c’est bougremment dommage ! Pour situer le personnage, musicien/compositeur d’avant-garde formé à la Royal Academy of Music de Londres, il a opéré sa transition vers le "rock" en collaborant avec Kevin Ayers ou Soft Machine, on pourrait imaginer pire. Se faisant, il rencontra Mike Oldfield et se lia d’amitié avec le taciturne progueux qui n’hésitera pas à l’employer à quelques reprises (et réciproquement). Commençant sa carrière solo aux naissantes 70s, ses albums les plus "connus" sont Rime of the Ancient Mariner, Nurses Song With Elephants et, celui dont il s’agit ici, Odyssey, son magnum opus comme qui dirait... Inspiré par l'Odyssée d'Homère en plus.
Et donc, nous sommes en 1976, période d'apogée d'un certain progressisme "suffisant" (pour rester aimable avec messieurs, Emerson, Wakeman & Anderson, Schulze, Vangelis et consorts...) auquel, on ne va pas se mentir, David Bedford pourrait être facilement assimilé s'il n'y avait une relative simplicité dans les grilles harmoniques et un défini goût pour la retenue chez le compositeur. Ainsi, là où la plupart de ses contemporains étalent largement des capacités instrumentales tape à l'œil, l'objectif de Bedford semble être, avant tout, de glorifier son travail de création mélodique.

Parfois complètement planante (évoquant parfois le meilleur de Klaus Schulze, souvent le versant "new-ageux" d'Oldfield), parfois quasiment lysergique (sur le central et épatant The Sirens et ses 10 minute de grâce éthérée) la musique présentement proposée par Bedford a évidemment beaucoup recours aux synthétiseurs divers et variés si typiquement et couramment employés dans ces glorieuses Septantes. Certes, on ne peut donc pas dire que Bedford brille particulièrement par son originalité, ces territoires sont bien connus de tout amateur de prog' qui se respecte, le bougre se rattrape, par contre, par une expertise harmonique permettant à l'auditeur de surfer sur des vagues de sons exemptes de tout couac-à-chaos (à peine sur l'épique et guerrier The Battle in the Hall, même pas sur le sautillant et trippé Scylla And Charybdis... Wakeman sort de ce corps !). Quand en plus quelques pièces proposent des instrumentistes "de complément" de la trempe de Mike Oldfield (à la baladeuse guitare sur The Phaecian Games et le précité The Sirens) ou Andy Summers alors futur The Police, déjà un guitariste versatile et inventif ou le diaphane timbre des vocalistes Sophie Dickson et Vicky Cooper, on ne peut que se réjouir de la belle trouvaille qu'on a fait là.

Evidemment, si vous ne supportez ni Schulze, ni Wakeman, ni Oldfield, ni Emerson... Ca ne le fera pas trop. Si vous avez, par contre, ne serait-ce qu'une vague curiosité pour la chose progressive planante (pas à la Floyd !) vous tomberez, en l'occurrence, sur une belle petite pépite (presque) perdue, de ces albums qu'on fait écouter au pote qui a Rubycon de Tangerine Dream ou un Jon & Vangelis.dans sa collec' comme au cousin Germain qui aime bien la "grande musique" ou à tante Albertine qui a le sonotone de toute façon plus si performant. Bref... De la musique d'hier qu'on peut encore encaisser aujourd'hui parce qu'elle est, fondamentalement, mélodiquement réussie et même pas marquée par un Gabriel-bis ou un Wetton de supérette. Du beau boulot, vraiment.


01. Penelope's Shroud I 1:37
02. King Aeolus 4:44
03. Penelope's Shroud II 1:20
04. The Phaeacian Games 3:59
05. Penelope's Shroud III 1:03
06. The Sirens 10:17
07. Scylla And Charybdis 7:59
08. Penelope's Shroud IV 0:48
09. Circe's Island 7:44
10. Penelope's Shroud Completed 0:31
11.  The Battle In The Hall 7:55


The Band:
— David Bedford /ARP 2600 Synthesizer, Stringman String Synthesizer, Fender
Rhodes Electric Piano,Steinway Grand Piano, Clavinet, Vibraphone, Hammond
Organ, Wine Glasses, Timpani, Cymbal, Gong
— Mike Oldfield / guitar (4,6)
— Andy Summers / guitar (9)
— Anne Murray / recorder (11)
— Rosalind Kandler / recorder (11)
— Layne Halstead / oboe (11)
— Nicolette Alvey / ARP Synthesizer (2,7), Wine Glasses (9)
— Sophie Dickson / Vocals, Wine Glasses (9)
— Vicky Cooper / Vocals (6)
— Elly Lemos / Wine Glasses (9)
— Serena Macready-Sellars / Wine Glasses (9)
— Queen's College Choir / Choir (6)

5 commentaires:

  1. Evidemment, si vous ne supportez ni Schulze, ni Wakeman, ni Oldfield, ni Emerson... Ca ne le fera pas trop.

    Aïe ça risque donc d'accrocher, mais si c'est présenté sur ce blog de qualité ça doit pouvoir s'écouter :-). Et puis je suis curieux de la prestation de Summers.

    Merci de ta participation aussi attendue que bienvenue. Zorn ou Bedford ou d'autres, tant qu'ils donnent envie d'écouter de la musique ils ont leur place ici.

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  2. Pas mal du tout cette chronique: d'abord j'ai appris un mot "lysergique".
    Ensuite, C'est mon jour de curiosité, il suffit qu'au détour d'une phrase il y ait une remarque qui demande confirmation. Ici, c'est cette façon que tu as d'associer Klaus Schulze aux autres artistes. Klaus, dans mon souvenir était créateur de nappes sonores aux ligne mélodiques étirées (ou absentes en fait?) mais c'est vrai qu'il y a longtemps que je ne l'ai pas écouté.
    Donc en charge, merci

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  3. Voyons, Devant, et le L.S.D., alors?

    Merci, Zorno, j'en ai entendu le plus grand bien, mais jamais écouté...
    P.S. : moi, j'aimais bien quand tu postais chez toi!

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    1. J'avoue avoir souvent utilisé LSD sans connaitre la signification de ce trigramme. Et trigramme c'est pas cher.

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    2. En plus maintenant tu sauras dire lysergique en allemand.

      J'aurais peut-être dû en prendre un peu du LSD parce que j'avoue avoir un peu de mal avec David Bedford après une première tentative. Il faudra que je retente dans d'autres conditions. Que sera sera...

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