jeudi 12 décembre 2013

[Retour de concert] The Ex au Transbordeur - 11 décembre 2013





Préambule : le 11 décembre 2013 au Transbordeur, journée "Le Père Noël et ses rockers", action au profit du secours populaire. Animations pour les enfants l'après-midi avec déjà un set de The Ex, concert le soir. Le billet d'entrée ? Un jouet neuf. Ça m'a coûté 6 pots de peinture au doigt, je ne regrette rien. Non rien de rien. J'espère qu'avec ça je vais susciter une vocation et être à l'origine d'une grande carrière artistique. Petit(e), toi qui récupèreras mon joli cadeau, quand tu seras devenu(e) un(e) peintre renommé(e), souviens-toi que tout ça c'est grâce à The Ex.

Ambule : un mot du groupe qui a ouvert la soirée. Rien A Branler. RAB déboule sur scène avec de l'envie et une belle énergie. Ça fait du bruit, ça donne dans un genre punk/hardcore/métal : pas taper les gars, les étiquettes en vrai j'en ai Rien A Branler mais si je veux bosser un jour chez Rock&Folk il faut bien que je m'y mette. Bref, on sent le plaisir d'être là, l'envie de s'éclater et suffisamment d'autodérision pour me faire bouger les jambes. Et puis, je vous le dis tout net : jouer du hardcore avec des chemisettes à carreaux c'est la classe absolue, j'applaudis. C'était presque trop court mais il suffit de jeter un œil aux flyers qui tournent ici et là pour voir que du RAB y en a régulièrement en concert. Juste un truc les mecs : arrêtez avec ces effets stroboscopiques, à mon âge c'est mauvais. Vous me décollez la rétine, on va encore creuser le trou de la Sécu.

Ambule (suite) : j'ai eu plus de mal avec le deuxième groupe. Doberman Crew. Je ne dois pas être loin de la vérité si j'appelle ça du métal-fusion. Ah oui, ça existe encore ce genre. Désolé les gars mais même quand j'ai la rage contre la machine je bloque sur ce genre-là. Mais allez, là encore c'est fait avec de l'envie et de l'énergie alors continuez comme ça. Après tout, ça intéresse qui mon opinion ? A part moi ?

Postambule :  Nous y voilà.  Tom Cora avait une bonne excuse pour être absent, Getatchew Mekuria habite trop loin et le Brass Unbound est trop encombrant pour le Club Transbo. Allons-y en petite formation. The Ex c'est plug-and-play, pas de chichi, droit au but. Tout le monde est bien installé, Katherina derrière ses fûts, les autres accrochés à leur manche.

Sous l'effet des quelques bières qui m'ont aidé à patienter j'ai cru pendant quelques instants que la basse d'Andy Moor avait 5 cordes. En fait elle en a 6 comme toute bonne guitare baryton qui se respecte. La guitare de Terrie doit être plus vieille que ma basse et elle a d'évidence beaucoup plus souffert. Normal. Tout le long du set il entretient avec elle des rapports sado-maso, la frappant du poing ou la frottant avec une baguette quand il ne lui tord pas le cou. La peinture est usée, mais elle toujours là. Respect. Ajoutez à ces deux-là, la guitare d'Arnold De Boer dont le manche sert aussi à régler la pédale d'effets et vous aurez un tableau assez précis de l'ambiance.

Plus de basse donc depuis quelques années mais trois guitares depuis l'arrivée d'Arnold. Trois guitares étonnamment complémentaires. Une rythmique ici, un effet par-ci, un solo par-là. Permutez le tout, ça marche aussi. Derrière la caisse, Katherina n'est pas en reste. A la fois concentrée et souriante, Kat c'est la Moe Tucker hollandaise. Elle joue assise mais il lui arrive de faire entendre sa voix. Il arrive aussi que Kat/Moe se lève pour chanter sur le devant de la scène. Trois guitares, plus de batterie, avec The Ex ça marche aussi.

Maybe I Was The Pilot. Terrie joue en transe, se balance d'une jambe sur l'autre. Toute la bande s'amuse bien, visiblement contents d'être là, presque surpris de la farce qui dure depuis 30 ans. C'est communicatif, les 150 personnes qui assistent au concert prennent autant de plaisir. Ça chante, ça hurle, ça danse. Et quand les Ex font mine de quitter la scène c'est l'émeute. Vous déconnez les mecs, c'était beaucoup trop court. Merci beaucoup, vous êtes...très belles. De rien Arnold, c'est vraiment gentil de ta part. Un dernier effort et une apothéose noisy à souhait. La jeunesse sonique faisait du bruit, les anciens n'ont décidément rien à leur envier. C'était le 11 décembre 2013. J'y étais.






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Till

samedi 30 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 7 - The A-Lines - You Can Touch [2004]

GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°7 - FASTER PUSSYCAT, KILL, KILL !
Des filles qui en ont...



Never trust a girl wearing a A-Line dress. Never. Non ne lui faites jamais confiance, vous n'imaginez pas ce qui peut se cacher derrière cette petite robe, sage en apparence. Ne vous laissez pas influencer par ses allures de femme au foyer, vous pourriez finir dans celui de la cheminée. Méfiez-vous de ses airs de mère attentive et d'épouse modèle. ça cache forcément quelque chose. Qui saura jamais ce qui se passe dans la maison de la petite robe rouge ? Le matin les enfants partent à l'école, le gentil mari gagne son bureau au volant de son 4x4 flambant neuf, libérant du coup le garage. Le garage.

Quelle potion a bien pu préparer la dame dans sa robe en A ? Qu'est-ce qui fait que tout à coup Dr Jacqueline se transforme en Misses Wild ? Dès que le garage est vide elle déballe amplis, caisse claire, guitare, basse et micro. Et quand les copines débarquent c'est pas pour une réunion Tupperware. Pas non plus pour se raconter la varicelle du petit dernier. Pas plus pour parler chiffons, même pas pour comparer leurs robes rouges. Non, quand les misses Wild se retrouvent dans le garage, un seul mot d'ordre : rock'n'roll. Deux ou trois cafés serrés pour démarrer. Quelques bières pour les faire passer et en avant le riff qui défonce, la basse qui ronfle et les tambours qui claquent. Les gosses à la cantine, les maris au boulot. Lâchez les fauves.

Et les fauves ça rugit un rock'n'roll qui ferait passer le plus lourdingue des rockers machos pour un gentil présentateur de télé-achat. Sourire émail diamant et costume ringard. Les fauves donneraient à des rockeuses en pantalon cuir des airs de novices au couvent Sainte-Suzi-Quatro-Et-Pat-Benatar. Enterrées les provocs de Juliette Lewis, oubliées les tigresses et les rockeuses de diamant. Today it's only rock'n'roll. Et on aime ça. Les enragées n'inventent rien, elles ont bien raison. Le garage résonne, les murs tremblent, le gentil mari aura des vitres à changer ce soir.

Ce soir. Pas sûr que la marmite aura chauffé quand les gosses rentreront de l'école. Monte faire tes devoirs, maman joue de la musique avec ses copines. Plus de télé, désolée je l'ai fracassée avec ma guitare. Pas grave, it's only rock'n'roll. Ouais, méfiez-vous d'une femme qui porte une robe A-line.



01. Four
02. Nothing Personal
03. Can't Explain
04. Wrong Way Home
05. You Can Touch
06. Nice
07. More Wax Please
08. Sideways
09. Agitated
10. One Day
11. Day One
12. Last One There


Line-up :
Kyra De Coninck : voice
Julie Hamper : guitar
Delia Sparrow : bass
Bongo Debbie : drums


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Till

jeudi 28 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 6 - The Boys Next Door - Door, Door [1979]

 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°6 - ENCORE UN PEU VERT !
Une première œuvre pas tout à fait mûre.
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 Hey Nicholas, faut qu'on discute tous les deux. Ton histoire de faire de la musique avec des potes, moi je suis tout à fait pour, j'ai même envie de t'encourager. Mais il faut quand même que tu changes quelque chose. Je sais, on est en pleine vague punk, ok tu aimes les Saints. Moi aussi j'aime les Saints, c'est pas la question. Mais regarde la tronche de Chris Bailey, c'est quand même le punk préféré des belles-mères. Il est sympa, il est plein de talent mais si on l'attend pour foutre le feu, les Anglais auront fait la révolution avant les Australiens. Imagine la Queen Elisa sans sa tête. Déjà qu'avec c'est pas folichon.

Donc tes potes et toi va falloir vous sortir les tripes comme on dit dans les bonnes boucheries. Tes potes je les aime bien, vous êtes des bons ptits gars. Ce Mick Harvey tu le gardes, Tracy Pew aussi. Pour tout dire, à mon avis ces deux-là c'est de la mauvaise graine et ça c'est bien. Il en faut. Mais c'est pas assez. Tu vas aller voir un mec qui s'appelle Roland S. Howard, il joue de la guitare, il est bien allumé, il va te trouver un son bien crade. Ambiance noir et glauque. Horreur et putréfaction. Ça sera votre marque de fabrique. Trash-Punk-Blues-Déjanté. On invente le genre.

Et c'est pas tout Nick. Toi aussi tu vas me sortir tout ce que tu as dedans. Inside out. T'as une voix, une vraie, une qu'on reconnait d'emblée, faut que t'en profites. Je veux t'entendre hurler, je veux que tu fasses trembler les murs, je veux que tu fasses péter les vitres. Imagine l'orgasme synchrone de Tank Girl et Booga les soirs de pleine Lune, ça secoue tout l'Outback pendant des plombes. Ça c'est rien à côté de ce que tu vas provoquer si tu t'y mets à fond. Tu vas nous tsunamiter les cotes aussies, un raz-de-marée XXL, les surfeurs bronzés on va les retrouver en backside au milieu du désert, le leash en guirlande autour de la tête. Avec les boules autour du cou ça va être Noël avant l'heure.

Et j'ai pas fini Nicholas. Ton groupe on va lui trouver un autre nom, un truc qui accroche, que dans 30 ans on s'en souviendra encore. Stop les gamins d'à côté, trop gentils. On va trouver mieux. Beaucoup mieux. En attendant vous allez travailler votre son. Dans 15 jours je donne une fête pour mon anniversaire, vous venez jouer et vous foutez le feu. Raconte-moi des histoires de mort, des histoires poisseuses, parle-moi de sous-bois, d'humus, de cadavres en décomposition, de fêtes qui tournent mal. Crache-moi ton blues. Je veux que ce soit ça ma Birthday Party. Tiens d'ailleurs je viens de le trouver le nom de ton groupe.

Et puis voyez large. Prenez le large. Oubliez Melbourne, à vous le monde. Direction Londres. Mieux, direction Berlin. Au pied du mur l'underground est roi, soyez les rois de l'underground. Avec ton talent dans 10 ans tu es connu comme le plus grand song-writer de ta génération. Je te parie qu'en 2013 je viens encore te voir en concert. Ne passe pas à côté de cette chance. Crois-moi ton album il est bien. Mais tu peux faire mieux. Beaucoup mieux.

 Line-up :

Nick Cave - Vocals
Phill Calvert - Drums
Mick Harvey - Guitar (tracks 1-7), Piano (tracks 8-10)
Roland S. Howard - Guitar (tracks 6-10)
Tracy Pew - Bass


01. The Nightwatchman
02. Brave Exhibitions
03. Friends of my World
04. The Voice
05. Roman Roman
06. Somebody's Watching
07. After a Fashion
08. Dive Position
09. I Mistake Myself
10. Shivers

Comme je sais que nombre d'entre vous sont amateurs de reprises, j'en profite pour vous livrer un [SINGLéS], (spéciale dédi à Fracas, grand pourvoyeur de singles du passé). En face A, leur reprise de These Boots Are Made For Walking, en face B Boy Hero.


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Comme je sais que nombre d'entre vous sont TRES amateurs de reprises, prochainement un ou deux bootlegs de sets joués avant l'enregistrement de l'album et composés en grande partie de reprises. Des noms ?  Allez, pour vous faire saliver, en vrac Ramones, Alice Cooper, Screamin' Jay Hawkins, Van Morrison.


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 Till

mardi 26 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 5 - Various Artists - Drug Songs [1917-1944]

 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°5 - SUGAR SUGAR
Une œuvre narcotique, le type de drogue n'a pas d'importance




FLASHBACKS VOLUME 1 : DRUG SONGS 1917-1944 - HIGH AND LOW


Psychotrope hallucinogène peyotl mescaline héroïne chanvre ligne alcool chocolat dexedrine benzédrine amphétamine speed LSD haschich musique cocaïne opium neuroleptique tabac barbiturique cannabis coca psylocybe THC buvard spliff dose fix Grand Jeu codéïne nutella phénobarbital afghan religion laudanum joint méthadone belladone valium télévision pétard sibutramine méthamphétamine colle sexe thiopental pouvoir skuff kétamine khat shit herbe rail chips STP space-cake football neuroleptique antidépresseur ayahuasca café sédatif beuh internet stupéfiant ecstasy GHB jeu mescaline alcaloïde endorphine EPO héroïne pavot absinthe haschich acide éther poppers MDMA......................................................................................................................................................

Cher lecteur, un produit psychotrope redoutable s'est glissé insidieusement dans mon ordonnance. Sauras-tu le retrouver ?


01. THE INK SPOTS - That cat is high
02. CHAMPION JACK DUPREE - Junker's blues
03. HARRY "THE HIPSTER" GIBSON - Who put the benzedrine In Mrs. Murphy's Ovaltine
04. BLUE LU BARKER - Don't you make me high
05. KASAS JOE & MEMPHIS MINI - I'm wild about my stuff
06. STRUFF SMITH & HIS ONYX CLUB BOYS - You're a viper
07. MCKINNEY'S COTTON PICKERS - Selling that stuff
08. PETER CLEIGHTON w/ BLIND JOHN DAVIS - Moonshine man blues
09. FLORENCE DESMOND - Cigarettes, Cigars
10. MILLS BLUES RHYTHM BAND - Minnie the Moochers wedding day
11. CAB CALLOWAY - The ghost of Smokey Joe
12. WARING'S PENNSYLVANIANS - Let's have another cup of coffee
13. VICTORIA SPIVEY & LONNIE JOHNSON - Dope head blues
14. ELA FITZGERALD & CHICK WEBB w/ HIS ORCHESTRA - Wacky Dust
15. BUKKA WHITE - Fixin' To Die Blues
16. MEMPHIS JUG BAND - Cocaine habit blues
17. BARON LEE & THE BLUE RHYTHM BAND - Refer Man
18. DICK JUSTICE - Cocaine
19. ASA MARTIN - Jake walk papa
20. LOUIS ARMSTRONG - Kickin' the gong around
21. ROSETTA HOWARD & HARLEM HAMFATS - The Candy Man
22. RAY NOBLE & THE NEW MAYFAIR ORCHESTRA - Repeal the blues
23. BENE KRUPA & HIS ORCHESTRA - Feeling high and happy
24. BIG BILL BROONZY & JEAN BRADY - Knockin' myself out
25. HERBERT PAYNE - Smoke Clouds



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Till

dimanche 24 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 4 - Kortatu [1985-1988]

 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°4 - LIFE ON MARS ?
Une musique d'une autre planète ou presque.
 

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 Ils sont là ! Ils sont arrivés. Les aliens. Leur vaisseau a atterri, il est vert, il est rouge, il est blanc. Des mots étranges sont écrits sur la carlingue, une langue inconnue par ici. Les portes de la soucoupe violente se sont ouvertes et ils sont apparus. Ils étaient trois, menaçants, armés,  portant des tenues étranges.

Lui il agite les bras dans tous les sens comme si ça pouvait aider à comprendre. Le ton monte, la colère gronde, la voix vocifère. C'est qu'il est en colère le monsieur et pas qu'un peu. Le général Marshall "Napster" Dumber aime être obéi. Il n'aime pas passer pour un imbécile et il a une réputation à défendre. Commandant-En-Chef-Des-Forces-Armées des États-Unis de la Culture Officielle, c'est un job à grosses responsabilités. Alors on aime être obéi.

Gling, gling, tching. Ca c'est le bruit des décorations qui clochettent sur la poitrine de son uniforme quand il agite les bras dans tous les sens. A gauche c'est la DMCA Cross. Là au milieu, regarde, l'insigne de Grand Officier de l'Ordre de la Sacem, ici la Croix d'Honneur de la Bataille d'Hadopi. Et ça, on dirait la MPAA Medal. Et quand il agite les bras ça fait gling gling tching. C'est joli, c'est musical. Normal, c'est un grand ami des Arts le général Marshall "Napster" Dumber.

Ses hommes l'ont surnommé Napster depuis qu'il a réussi à démanteler ce réseau de pirates communistes qui prétendaient partager de la musique sans passer au tiroir-caisse. Grâce à lui le Monde Libre s'en est sorti grandi. Depuis, il est de toutes les batailles pour la cause de la culture officielle. C'est que la vermine attaque inlassablement, sans vergogne, de tous les côtés. Même de l'Espace maintenant.

Là c'est le pompon ! A moins de 20 ans de la retraite c'est la tuile. Marshall "Napster" Dumber ne comprend pas ce qui se passe et ça le fout en rogne. Et quand il est en rogne il agite les bras dans tous les sens. Gling, gling, tching. La tuile. Un vaisseau d'aliens, occupé par des aliens qui prétendent jouer leur musique d'aliens sans être inscrits sur la liste officielle du Gouvernement de la Culture Officielle. Et puis quoi encore ? Est-ce que Céline Dion se permet de donner des concerts dans un champ ou de sortir des disques sur des labels indépendants ?

Les rapports succèdent aux rapports et son aide-de-camp va et vient entre le poste avancé et le QG de campagne. Les rapports : on a pu établir le contact mon Général. Et aussi, on ne comprend pas leur langue mais nos logiciels de traduction s'activent. Qu'est-ce qu'ils veulent ces enfoirés ? fulmine le fulminant général. Les rapports : ils ont dit Kolpes Kolpe. D'après nos hyper-logiciels ça signifie Coup pour coup. Bon sang ils veulent se battre refulmine Marshall. Les rapports : ils ont dit aussi Makurtu Gabe. Ça voudrait dire Sans plier. Des durs, ça va être rude. Mais ils ne sont que trois, on peut les écraser échafaude le général culturel. Les rapports : ils ont dit Ehun Gigen. On pense que ça signifie plus de cent. Ça va être dur mais on les aura clame le Clamant Stratège.

Les aliens ont branché leurs instruments et lancé l'attaque. Ça basse, ça riffe, ça tambourine et ça crie dans une langue inconnue. Ils bougent comme des guerriers. Ils jouent comme des sauvages. Dumber attend son heure, réfléchit, hésite devant l'inconnu. Les super-calculateurs du Monde Libre ont enfin pu retracer la trajectoire du vaisseau spatial et déterminer sa planète d'origine : Euskadi


KORTATU - 1985


01- Don Vito y la revuelta en el frenopático
02-Jimmy Jazz
03- La cultura
04- Nicaragua sandinista
05- Zu atrapatu arte» (Hasta atraparte)
06- Tolosa, iñauteriak
07- Hernani 15/6/84
08- Sospechosos
09- Sarri, Sarri
10- La familia Iskariote
11- Tatuado
12- Mr. Snoid entre sus amigos los humanos
13- Desmond Tutu
14- Mierda de ciudad
15- El último ska de Manolo Rastaman

EL ESTADO DE LAS COSAS - 1986

01- La línea del frente
02- El estado de las cosas
03- Aizkolari
04- Hotel Monbar
05- 9 zulo (9 agujeros)
06- Equilibrio
07- Jaungoikoa eta lege zarra (Dios y ley vieja)
08- Cartel en el casco viejo de Bilbao
09- Nivel 30
10- Esto no es el Oeste, pero aquí también hay tiros (A Billy the Kid)
11- Hay algo aquí que va mal
12- A la calle
13- Desmond dub


 KOLPEZ KOLPE - 1988

01- After-Boltxebike (After-Bolchevique)
02- Etxerat!» (¡A casa!)
03- Gernika 37-87
04- Denboraren menpe (Subordinado del tiempo)
05- A.E.K.'ko beteranoak (Los veteranos de A.E.K.)
06- Kolpez kolpe (Golpe a golpe)
07- ker nago (Estoy confundido)
08- Ehun ginen (Éramos cien)
09- Platinozko sudurrak (Narices de platino)
10- Makurtu gabe (Sin rendirse)



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 Till

vendredi 22 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 3 - The Residents - Eskimo [1979]

 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°3 - MUSIC FROM THE NORTH COUNTRY
Un seul mot d'ordre : Nordique !


Il fait encore nuit quand Aponi sort de la maison en bois. Évidemment, en cette saison il fait nuit toute la journée donc ça ne nous renseigne pas sur l'heure. Mais traditionnellement Aponi se lève à l'heure du lever. La vie est ainsi réglée dans le village. Pas de soleil, pas de coq. Aponi ne sait pas ce qu'est un coq, ça ne pousse pas par chez elle. Aponi se réveille tous les matins avec un radio-réveil électrique. Et quand elle sort de la maison en bois il fait encore nuit. Normal.

Grand-Père Amarok lui a souvent raconté l'époque où la tribu habitait dans des maisons faites de blocs de glace. Des igloos il appelait ça. Grand-Père Amarok et ses histoires...Des igloos, pas de radio-réveil, pas de lumière quand il fait nuit dehors. En sortant Aponi trouve la température plutôt clémente pour la saison. Le thermomètre publicitaire accroché à côté de la porte lui confirme aussitôt : -30°, Aponi est habituée à moins.

Les hommes sont déjà regroupés au centre du village, prêts à partir à la chasse. Aponi ne part avec eux. Aponi n'a que 12 ans. Et les hommes n'emmènent jamais les filles à la chasse. Les armes sont prêtes, elles brilleraient s'il y avait du soleil, mais là dans la nuit elles sont grises. Gris les quelques harpons à l'ancienne. Rares. Gris les fusils modernes. Nombreux. Les hommes sont regroupés et on entend les pétarades des moteurs. Les scooters des neiges rutilent dans l'obscurité, crachent leur fumée grise et attendent.

Grand-Père Amarok lui a souvent raconté des histoires de chasse au morse. Les aboiements des chiens de traineau au petit matin, les hommes qui les attèlent, les femmes qui affutent les pointes des harpons. Grand-Père Amarok et ses histoires...Tout le monde participait aux préparatifs, femmes et enfants attendaient avec impatience le retour des hommes. Le soir tout le village se réunissait pour la Grande Fête. Là les hommes attendent le signal du départ. Dans l'obscurité du petit matin ils sont étrangement illuminés par intermittence. Les lumières clignotantes bleues et rouges d'un panneau publicitaire jettent un éclairage  surréaliste sur le groupe de chasseurs. Coca-Cola. C'est Picadilly Circus sur la banquise, Time Square On Ice.

Aponi suit du regard les 23 skidoo(*) qui quittent le village et s'éloignent dans le vacarme des moteurs Arctic Cat. Aponi se dirige vers l'enclos où les quelques Huskys que possède encore le village aboient au passage des scooters. Sûrement une forme de ressentiment envers ces engins qui les ont remplacés. Aponi nourrit les chiens, c'est son rôle, elle prend le temps de les caresser et retourne chez elle. Aponi aimerait bien allumer la boîte à images qui trône dans la grande pièce. Mais la boîte à images est réservée pour le soir, c'est le deal avec ses parents. En bonne Inuite bien élevée, elle s'acquitte de ses tâches ménagères pendant les deux heures qui la séparent de l'école. Aponi n'a jamais compris ce que sa mère trouvait d'extraordinaire à cet aspirateur électrique. Même si Grand-Père Amarok et ses histoires...

Encore une journée passée à apprendre maths, sciences et langue inouite. Géographie. L'imagination d'Aponi décolle en flèche quand elle voit les photos de ces grandes villes d'Amérique du nord ou d'Europe. Décollage immédiat. Vol 666 pour New York City, Los Angeles, Londres, Paris. Aller simple pour Hollywood-sur-Seine. L'esprit d'Aponi s'envole vers des contrées magiques comme dans les histoires de Grand-Père Amarok. Mais dans les histoires de Grand-Père Amarok il n'y avait pas de grandes villes, il n'y avait pas de cinéma. Pas de lumières qui brillent sur tous les immeubles.

Dans les histoires de Grand-Père Amarok il y avait les hommes qui rentraient le soir de la chasse. Il y avait les femmes qui les accueillaient au centre du village. Il y avait la grande veillée et les chants traditionnels pour remercier les esprits d'avoir favoriser la chasse. Ce soir les hommes rentrent en skidoo de la chasse et tout le village se réunit dans la grand salle commune. Pas de chants ce soir. Les villageois se réunissent pour un repas en commun et pour la musique quelqu'un glissera un CD dans le lecteur. Par la fenêtre on voit des lumières bleues et rouges qui clignotent sur la place.

(*) un petit plaisir personnel, je n'ai pas résisté.

01. The walrus hunt
02. Birth
03. Arctic hysteria
04. The angry angakok
05. A spirit steals a child
06. The festival of death


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mercredi 20 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 2 - The Stranglers - Black And White [1978]

 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°2 - TEEN TITAN
Un disque usé jusqu'à la corde étant ado !


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BLACK AND WHITE


 Sur la table basse du salon il y a quelques livres qui traînent. Tiens, celui-ci est de Victor Hugo, regarde, celui-là est signé Mishima, et là un autre d'Asimov. Par la fenêtre on perçoit la lumière famélique d'une fin d'après-midi d'hiver. Campagne anglaise. A cette heure, en cette saison, les arbres sont noirs. Les rochers sont noirs. Le sol est noir.

Par la fenêtre, dans la lumière famélique on perçoit les flocons qui tombent paresseusement. Si on s'approche de la fenêtre on s'aperçoit qu'une fine pellicule de neige commence à recouvrir le sol de la campagne anglaise. White on black.

Dans un coin une télé, que personne ne regarde, vomit ses informations en flot continu. Les informations : sur le mode invasion soviétique en Afghanistan. Image de tanks qui déboulent à Kaboul. Drive, drive. Sur la table un des livres est ouvert. Gilliat affronte les éléments, Gilliat se bat contre la pieuvre, Gilliat retourne chez lui mais elle l'a oublié.

Referme Les travailleurs de la mer, écoute dans la pièce à coté, une radio qui chuchote. C'est le seul bruit à des kilomètres à la ronde. A part celui des flocons qui tombent délicatement sur la campagne anglaise. Par la fenêtre on aperçoit les flocons qui tombent. Par la fenêtre on aperçoit une silhouette noire qui marche dans la neige. Black on white.

La radio passe Sinatra. Le ciel passe des nuages. Le temps passe lentement. Nice'n Easy sirupe doucement à travers les ondes alors que la télé chante en silence combats, guerre civile et couvre-feu. Jeté par terre, un journal froissé confirme : combats, guerre civile et couvre-feu. C'est écrit là. Noir sur blanc. C'est sûrement vrai.

Sur la table basse du salon le sang de Mishima coule en noir et blanc, serpente en un réseau de ruisseaux qui s'éloignent et se rejoignent. Le sang de Mishima goutte à goutte sur le journal. Il parle de mort. Il parle de nuit. Il parle de suicide.

Par la fenêtre on aperçoit la nuit qui se mêle à la neige. On aperçoit des traces de pas qui pointillent de noir le tapis blanc. They turn the day into night. Black and white becomes.


01. Tank
02. Nice N' Sleazy
03. Outside Tokyo
04. Sweden (All Quiet On The Eastern Front)
05. Hey! (Rise Of The Robots)
06. Toiler On The Sea
07. Curfew
08. Threatened
09. Do You Wanna
10. Death And Night And Blood
11. In The Shadows
12. Enough Time

Bonus CD :
13.  Mean To Me
14. Walk On By

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Till

lundi 18 novembre 2013

Grand Jeu 7 - Thème 1 - Kid Congo And The Pink Monkey Birds - Gorilla Rose [2010]


 GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - SEPTIÈME EDITION
THEME N°1 - THE WEAR DON'T MAKE THE MONK !
Pochette hideuse mais disque génial.


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UN BON CV C'EST IMPORTANT

Tout le monde le sait, un bon CV c'est le passeport pour la réussite. Ha, ha, ha. Bien sûr dans votre CV vous ne manquerez pas de parler de vos hobbies, passions, passe-temps, distractions, activités en tout genre, ça donnera de vous l'image d'une personne ouverte, sociable, aimant partager, propre à évoluer au sein d'un groupe. Par exemple si vous jouez de la guitare, parlez-en. Mettez en avant votre côté à la fois artiste et technicien. Vous composez et écrivez des chansons ? Encore mieux, parlez de votre talent, parler de votre créativité, parlez de votre imagination. Fascinez les recruteurs avec vos compositions.

Attention toutefois à bien cibler votre public. Si vous êtes guitariste au sein d'un groupe de rock votre profil pourrait ne pas intéresser tous les recruteurs. Il est possible que ça ne vous aide pas à postuler pour la fonction de Directeur de la polyclinique Tamère à Pouale-sur-Le Naîthe. Il n'est pas certain que ça vous permette de décrocher l'emploi dont vous rêvez depuis votre enfance, à la direction du contrôle de la qualité de la chaîne de fabrication des boulons en acier doux destinés à la fixation des roulettes de bacs poubelles spécialisés dans le tri des déchets recyclables à l'exception du verre qui doit être déposé dans les conteneurs dédiés qu'on trouve au coin de la rue, à 50 mètres à droite en sortant. Je ne jurerais pas non plus que votre talent de guitariste rock facilite votre recrutement de responsable du développement du nouvel imachin de la marque Big (Brother) Apple. Donc ciblez votre public.

Mais quels que soient vos hobbies, passions, passe-temps, distractions, activités en tout genres, ils ne sont rien sans une expérience solide. Les diplômes c'est bien, mais soyons clairs, les diplômes on s'en fout un peu. Alors que l'expérience, ah l'expérience...C'est d'ailleurs le conseil que je donne régulièrement à ces jeunes diplômés qui, à 22 ans, tout frais bardés de diplômes rutilants, viennent postuler à un emploi : "Qu'espérez-vous faire sans expérience ? Commencez par travailler dix ans et quand vous aurez acquis ces dix d'expérience alors vous pourrez sereinement chercher du travail."

Donc votre expérience. C'est la clef de votre CV, mettez-la en avant, embellissez sans mentir, forcez le trait sans exagérer. N'hésitez pas à vanter même la plus petite, la plus insignifiante, elle fera peut-être pencher la balance en votre faveur. En un mot, vendez-vous. Par exemple, et pour reprendre l'illustration du guitariste,  supposons que vous soyez un membre fondateur du Gun Club, que vous ayez commencé l'aventure du groupe en 1979 aux côtés de Jeffrey Lee Pierce, que vous ayez joué en première partie de X ou des Blasters. Parlez-en c'est important.

Imaginons que vous ayez quitté le Gun Club en 1980 pour rejoindre les Cramps, que vous ayez côtoyé Lux Interior et Poison Ivy pendant 3 ans, que vous ayez participé à l'enregistrement de l'album Psychedelic Jungle. Parlez-en c'est nécessaire.

Imaginons toujours, que vous ayez quitté les Cramps en 1983 pour réintégrer le Gun Club jusqu'en 1988, que vous ayez enregistré avec le groupe des albums aussi importants que The Las Vegas Story et Mother Juno. Parlez-en c'est indispensable.

Supposons encore qu'en quittant le Gun Club en 1988 vous ayez rejoint les Bad Seeds de Nick Cave, qu'avec eux, avec lui, vous ayez enregistré les albums Tender Prey et The Good Son, joué à Berlin puis à São Paulo, sillonné les scènes du monde entier. Parlez-en c'est primordial.

Supposons toujours qu'après les Bad Seeds vous ayez préféré prêter vos talents de guitariste à des groupes moins connus comme Die Haut, The Divine Horsemen, The Angels Of Light, que ayez ensuite joué en duo avec Sally Novell. Parlez-en, ça peut compter aussi.

Imaginons enfin qu'après vingt ans de travail en groupe, vingt ans de collaborations, vingt ans au service d'un collectif, vous ayez décidé de monter votre propre entreprise. Tout le monde sait qu'il est difficile de trouver le nom de sa société, le nom qui sonne bien, le nom qu'on retient, le nom qui situe tout de suite votre activité. Alors Kid Congo And The Pink Monkey Birds, pourquoi pas ? Ça ou autre chose après tout. L'important c'est surtout ce que votre entreprise propose comme produit, la qualité de votre travail, la créativité, l'innovation.

Mais que vous soyez Directeur de clinique, responsable qualité des boulons, développeur de itrucs en toc ou rock star, gardez en permanence à l'esprit une chose importante : votre CV est la première image qu'un recruteur a de vous. Alors soignez sa présentation, ordonnez-le clairement, hiérarchisez les informations, rendez-le attractif, agréable à lire. Tenez, pour reprendre l'exemple du guitariste : imaginons encore que vous sortiez en 2010 un album qui reçoit les faveurs de la critique, le contenu est bon, percutant, décalé, plein d'humour. Mais comment peut-on publier un aussi bon disque dans une pochette aussi hideuse ?


01. Bo Bo Boogaloo
02. Goldin Browne
03. Bunker Mentality
04. At the Ruin of Others
05. Bubble Trouble
06. Catsuit Fruit
07. Our Other World
08. Hills of Pills
09. Flypaper
10. Injun War Crimes
11. Lord Bloodbathington
12. Lullaby in Paradise
13. Gorilla Rose



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 Till

vendredi 15 novembre 2013

50 Years - 50 Songs [Compilation 2013]

 



50 ans, 50 chansons. Il n'y a pas 50 règles pour réaliser une compilation comme ça, il n'y en a que 3.

1. C'est moi qui fixe les règles
2. J'ai le droit de déroger à la règle si je veux. Mais je suis intègre, je ne le fais pas.
3. Une chanson par année, sélectionnée pour l'année pendant laquelle elle est sortie soit en album soit en single.
4. Un seul choix par artiste / groupe.

Ça fait 4 ? Oui, mais c'est moi qui fixe les règles.
Happy Birthday to me.

Donc, 50 titres pour 50 années de rock'n'roll. Ça gratte, ça griffe, ça sature, c'est salement électrique, c'est salement sauvage, c'est salement rock. C'est moi qui fixe les règles.
C'est 50% anglo, 50% saxon, mais hey ! c'est moi qui fixe les règles.Et puis c'est le 50ème post de ce blog, ça ne peut pas être un hasard.

Nota : les plus férus de maths auront vite compris que commencer en 1963 et finir en 2013 conduit immanquablement à compiler 51 morceaux. On l'expliquera au plus vite par une histoire de bornes et d'intervalles ou, plus élégamment, par la formule de bon goût qui veut que le nombre d'entiers compris entre n et m  est égal à (m-n)+1.
51 titres pour le prix de 50, vous n'allez pas vous plaindre en plus hein ?



En deux parties :
1963-1988
1989-2013


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Till

jeudi 14 novembre 2013

Grand Jeu Sans Frontières Des Blogueurs Mangeurs De Disques - Septième Edition - LES PARTICIPANTS




Et voici la liste officielle des participants à la septième édition du Grand Jeu des Blogueurs Mangeurs de Disques. Liste officielle publiée sur le site officiel du Jeu, comprenez chez Jimmy.


Audiolemok pour Audiolemok :

L'Ami Du Vin De Table pour La Cave A Zic :

Francky pour Muziks Et Cultures :

Es Chris (alias Bidibulette) pour Ma Petite Boîte A Musiques :

Rabbit, Manolito, Leoluce et Inoui (à tour de rôle, si j'ai bien compris) pour Des Cendres A La Cave :

Alexandre et Etienne pour La Pop D'Alexandre Et Etienne :

Toorsch' pour Les Chroniques De Toorsch' :
Sadaya pour Impulsions Electriques :

Le Zornophage pour Mangemesdix :

Fracas pour Le Blog De Fracas 64 :

Charlu pour Les Chroniques De Charlu :

Pascal Georges pour Life Sensations In Music :

Appro pour Approximative But Fair : 

Keith Michards pour Les Jolies Compiles De Keith Michards :

Till pour This Beautiful Downgrade :

Sb pour Nova Express :

Vincent pour La Musique A Papa :

Jeepeedee pour Jeepeedee Rips :

Warfleloup pour Terre Du Loup :
Arewenotmen?, Everett W. Gilles, Sorgual & Jimmy Jimi pour Le Club Des Mangeurs De Disques :



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Till

jeudi 7 novembre 2013

John Zorn - Locus Solus [1983]




Toc toc ding dong toc toc toc diiiiiiiiing ça grince ça craque je marche sur des trucs qui croustillent ça craque des voix au fond dans la pièce à côté un lapin à piles traverse devant mes pieds en tapant sur son tambour je l'évite de justesse paf le nez contre l'horloge tic tac tic tac tic tac il est encore tôt les travaux ont repris juste derrière moi la poussière entre par la fenêtre ouverte le soleil réchauffe l'otarie qui dort sur le canapé en fonte de velours rose au milieu des gravats j'enjambe le canapé un morceau de mon pantalon se déchire et reste accroché au barbelé du dossier l'otarie le lapin aussi mais je vois clair dans son jeu j'aurai sa peau de lapin il tend une de ses oreilles et me fait une croche au pied je m'affale sur le piano aqueux qui s'écoule lentement dans l'entonnoir et blanches se mélangent avec le rose otarie du canapé et le roseau tari des rideaux soulevés par le soleil le vent qui inonde la pièce il y en a partout on ne sait plus où mettre les pieds à part sur le tapis volant tapis dans l'ombre de l'abat-jour en peau de lapin qui me barre le passage en tapant sur son tambour alors je le piétine il fait un drôle de bruit chlik chlak ça craque par terre sur le tapis inondé de soleil et d'eau tarie qui coule du plafond à ciel ouvert ou bleu parfois et rend le piano aqueux qui sourit de toutes ses dent quand je me prends les pieds dans le tapis volant je me raccroche de justesse au filet de pêche en répandant par terre le fruit de la pêche pas le fruit la pêche l'otarie est en colère elle voit ses poissons lui échapper à vélo dans l'ascension d'un col de cygne the fish needs a bike je lui souris de toutes mes dents pour m'excuser mais je me prends un rateau très tôt l'horloge tic tac je mets le doigt dans l'engrenage qui sourit de toutes ses dents en contemplant la scène le canapé rose le piano aqueux qui a une drôle de touche le ballon bleu et le rateau qui sourit de toutes ses dents il poursuit une souris qui traverse la pièce mais l'otarie est plus rapide elle croque la souris de toutes ses dents et elle retourne sur le canapé rose qui grince craque sous son poids elle cherche ses poissons pilotes en vélo un poisson grimpe aux rideaux les autres nagent sur le dos sur le tapis inondé de soleil et tâché de lapin à piles écrasé le tambour flotte  dans l'eau tarie du piano aqueux qui coule des jours tranquilles dans l'entonnoir en couleur l'otarie jaune me jette un regard noir bondit du canapé rose et me poursuit en jonglant avec son ballon bleu je m'enfuis en courant d'air par la fenêtre ça y est je suis sauvé je me retourne pour regarder l'horloge qui rit mais les rideaux m'empêchent de revenir en arrière c'est bloqué impossible de rentrer toc toc ding dong toc toc toc diiiiiiiing ça grince ça craque je marche sur des trucs qui croustillent ça craque des voix au fond dans la pièce à côté un lapin à piles.


Personnel :
Peter Blegvad - vocal (1-8)
Anton Fier - batterie (9-15)
Wayne Horvitz - orgue, électronique (23-30)
Whiz Kid - platines (31-38)
Arto Lindsay - guitare, vocal (9-22)
Christian Marclay - platines (1-8)
Mark E. Miller - batterie (16:22, 31-38)
Ikue Mori - batterie (23-30)
John Zorn - saxophone alto, saxophone soprano, clarinette, appeaux

Paru en 1983 chez Rift Records
Réédité en 1997 par Tzadik Records

01.Bass And The Treble
02.The Acquisition & Control Of Fire
03.Honey-Cab
04.Switch
05.Juan Talks It Out Of His System
06.The Wish
07.A Case Arose
08.The Elf
09.Getting Curly
10.Don't Switch
11.Smooth Cheeks Of A Big Ego
12.Add Water
13.Cold
14.Friar T.
15.Too Me
16.You Rang ?
17.Self-Satisfied
18.Agora
19.Dot Dot, Dot
20.Moi Non Plus
21.Liver
22.The Footman's Eyes Get Crossed
23.Heike Cipher Mystery
24.Jedi Mind Trick
25.Mysterious Island
26.You Only Live Twice, Mr. Bond
27.When Arrows Meet
28.Never Say Never Again
29.Sign Of The Four
30.Locus Solus (Parts 1&2)
31.Where Are My Victims ?
32.Disco Volante
33.Kaiser In Borneo
34.The Saint
35.The Violent Death Of Dutch Schultz
36.Thunderball
37.White Zombie
38.The Slaves Of Vesuvius

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Till

lundi 4 novembre 2013

Grand Jeu Sans Frontières Des Blogueurs Mangeurs De Disques - Septième Edition

 


 C'est Jimmy qui le dit, dans le Club des Mangeurs de Disques :


Et si nous nous consolions de la disparition de nos héros tombés au champ d'honneur en nous lançant dans une nouvelle édition du Grand Jeu ? Cela réveillerait peut-être les commentateurs endormis...
Je rappelle la règle pour d'éventuels nouveaux venus : il s'agit d'avoir un blog (ou de connaître un bon pote susceptible de vous héberger) et de poster un album, un jour sur deux, selon des thèmes imposés.
Pour cette septième édition, c'est l'ami Toorsch' qui a concocté le programme, et il y a des bricoles croustillantes.
Merci de m'envoyer vos réponses à l'adresse du Club.
Soyons fous avant que le diable ne nous pique le tagaga avec sa fourche !


Alors voilà, c'est (bientôt) reparti pour la Grande Rock'n'Roll (mais pas que) Party. Le Jeu le plus fou du monde et des environs démarre le 18 novembre pour s'achever dans le délire le plus complet le 30 novembre 2013.

Prochainement sera diffusée la liste complète des participants, mais on me glisse dans l'oreillette qu'elle se composerait d'une bonne vingtaine d'allumés prêts à en découdre sur les thèmes concoctés par Toorsch.

A suivre...


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 Till

jeudi 31 octobre 2013

Lester Bangs Peter Laughner - The Creem Office Session [1975]







Je n'apprends  rien à personne, Lou Reed nous a quitté dimanche. Depuis j'hésite. Préparer un post pour lui rendre hommage ? Un article de plus, noyé dans la blogosphère où j'ai pu lire des hommages bien écrits, émouvants, pertinents. Alors écrire un hommage de plus qui, au mieux, serait une répétition des autres, au pire, un truc fade et indigne de l'artiste célébré, quel intérêt ?

Donc j'hésite. Jusqu'à ce que me reviennent en mémoire ces enregistrements d'un des plus grands admirateurs de Lou Reed. Lester Bangs qui, au plus fort de sa relation amour / haine avec Lou Reed, enregistre dans les bureaux de Creem une jam avec son pote Peter Laughner. Peter n'est plus le guitariste de Rocket From The Tombs puisque le groupe n'est plus, il vient de se faire virer proprement de Pere Ubu(*) à cause de sa toxicomanie. Lui aussi grand admirateur de Lou, il trouve en Lester le complice idéal pour ses quelques morceaux dont la moitié ont Lou ou le Velvet comme sujet.

Soyons clairs. Tous ces G'Bye Lou ne sont pas à proprement parler des hommages, plutôt des parodies. Lester reprochait à Lou de ne pas sortir un chef-d’œuvre à chaque disque, ses critiques envers son idole pouvaient être corrosives. Qui aime bien châtie bien. Venant de ces deux grands admirateurs difficile malgré tout de ne pas y voir un hommage. Ça alimentera peut-être leurs discussions maintenant qu'ils sont réunis au paradis des amoureux de la musique. G'Bye Lou



(*) A vrai dire je ne suis pas très sûr de la chronologie entre son départ de Pere Ubu et la Creem Session, mais quelle importance ?

01 Drugstore Cowboy / I'm So Bored / G'bye Lou
02 G'bye Lou, Too
03 G'Bye Lou, Three / Cry Your Blues Away
04 A Little Bit Of Heaven
05 Seventeen
06 Lester Ray
 
Line-up : vous rigolez ?


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  Till

dimanche 27 octobre 2013

The Ex + Tom Cora - And The Weathermen Shrug Their Shoulders [1993]


FIGURE IMPOSÉE PAR LE ZORNOPHAGE



Le décor ? Urbain, très urbain. Disons l'hyper-centre d'une mégalopole, des tours, des gratte-ciels, un vertige à l'envers, la démesure. La ville ? Ça pourrait être New-York. Ça pourrait être Shanghai. Ça pourrait être Toronto. Ça pourrait être Sidney. Ça pourrait être New-York. Va pour New-York, c'est parfait / pratique  pour former les images mentales. Le moment ? La nuit. Mais la nuit, la ville qui ne dort jamais ne dort pas. C'est parfait / pratique pour raconter une histoire. Ça se passe une nuit à New-York, dans l'hyper-centre, au pied des gratte-ciels. Si on lève la tête on est saisi de vertige. Démesure, vertige.

Zoom avant. Une avenue avec un numéro. Une avenue qui grouille d'une foule disparate, anonyme, désorganisée. Vue d'en haut la fourmilière intrigue, la fourmilière amuse, la fourmilière fascine. La scène est altérée par un malaise impalpable, impossible à définir pour l'instant. C'est parfait / pratique pour démarrer l'histoire.

Zoom avant. Un taxi. Jaune évidemment. Attention cliché. La caméra bascule à l'intérieur du taxi et passe en vision subjective. Il pleut. En vision subjective le personnage assis à l'arrière du taxi jaune une nuit sur une avenue numérotée de New-York. Il pleut, suffisamment pour que les gouttes perturbent la vision à travers les vitres. Pas assez pour empêcher de voir à travers les vitres. En vision subjective le personnage assis à l'arrière du taxi décrit mentalement la scène. Les façades, les enseignes, les magasins crachent leurs couleurs jusqu'à l’écœurement. Les gouttes de pluie sur les vitres diffractent la lumière, les centaines de prismes renvoient des rayons rouges, bleus, jaunes. On dirait un clip diffusé sur MTV. Sauf que. Les lumières sont immobiles, le taxi est immobile.

Flash-back. Vue d'en haut la fourmilière s'active mais la longue file de voiture ne bouge pas. Panoramique. La file de voiture s'étend sur plusieurs blocs, immobile. Le long serpent mort attaqué par l'armée des fourmis. Cut. Retour dans le taxi, vision subjective. On perçoit le mouvement de la foule à l'extérieur. Des ombres anonymes qui s'agitent, courent, sautent. Du trottoir monte une colonne de vapeur échappée d'un réseau de chauffage défaillant. De la rue monte des colonnes de fumée d'origine inconnue. On les perçoit déformées à travers les gouttes de pluie sur les vitres. On dirait une vidéo arty d'étudiants de première année.

Le son ? La radio débite en boucle des infos sur le mode alarme. La radio dit émeutes, affrontements, pillages, état d'urgence. La radio débite en boucle des infos jusqu'à l’écœurement. Le bruit de fond ? Des cris, des appels. Les ombres anonymes s'agitent, courent, sautent en hurlant. C'est parfait / pratique pour mettre en place l'ambiance. Lumières colorées, jet de vapeur, colonnes de fumées, ombres qui courent, cris de la foule. On dirait l'Apocalypse filmée par Hollywood. Nemesis strike back.

Le personnage assis à l'arrière du taxi se tait. Le chauffeur du taxi se tait. La radio débite en boucle des infos sur le mode guerre civile / émeutes / fin du monde. La radio dit la Bourse s'effondre, la radio dit le Président en fuite. La police dépassée, NYPD à la mer. Écœuré le chauffeur du taxi éteint la radio et glisse un CD dans le lecteur. Le personnage assis à l'arrière du taxi se crispe dans l'attente du disque de rap qui va accompagner le clip MTV. Attention cliché. Mais écoute cette rythmique. Vise ce son. Sens cette basse. MTV n'émet plus. Pas de rap, plus de MTV. Dépassée, à la mer. Devant une guitare saturée un violoncelliste arrache à ses cordes la bande-son idéale. Un chanteur arrache à ses cordes le chant de la foule, prête sa voix aux ombres anonymes. La fumée sent le soufre.

Zoom arrière. Une tâche jaune immobile au milieu d'une foule bariolée. Le son ? La musique s'étend en dehors du taxi. Les accords résonnent d'une façade à l'autre. Dans les nuages de fumée colorés par les façades aux néons, les ombres anonymes s'agitent, courent, sautent. Sur une scène improvisée un groupe scande sa rage apprivoisée. Au milieu de la scène un violoncelliste arrache à ses cordes la bande-son idéale.


01 Dere Geliyor Dere
02 The Big Black
03 What's the Story
04 Lamp Lady
05 One-Liner from China
06 Everything and Me
07 New Clear Daze
08 Oh Puckerlips Now
09 Empty V
10 Okinawa Mon Amour
11 Dear House
12 Conviction Going Gaga
13 Stupid Competitions
14 Hickwall
15 War OD
16 Untitled

Line-Up :

Terrie : guitare
G.W. Sok : chant
Luc : basse
Andy : guitare
Katrin : batterie, chant
Tom Cora : violoncelle



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Till

mardi 15 octobre 2013

Das Kapital - Ballads And Barricades - The Music Of Hanns Eisler [2009]



 A gauche Charlottenburg. Le quartier est plongé dans l'obscurité, on ne devine même pas le Schlosspark au loin. Tout le contraire d'ici. La voiture roule lentement sur le Ku'damm. Ici c'est la lumière crue, obscène. Les néons dégoulinent le long des façades et crachent leurs couleurs. Obscène.

Sur le siège passager Gunter dit Je connais un club rock sympa dans Prenzlauerberg, ça vous dit pas ? Pas de réponse. Gunter dit Alors ? Hans monte le son. La radio dit Saxophone strident, rythmique syncopée. Gunter se tait.

La voiture roule lentement sur le Ku'damm. En arrivant devant la Gedächtniskirche, Hans tourne à droite et passe devant Kadewe. Le temple de la consommation dégouline de néons criards et obscènes. Gunter se tait. Hans monte le son. La radio dit guitare et clochettes tintinabulantes. La radio dit saxophone qui quitte la ligne mélodique. A gauche, Hans remonte vers Tiergarten. Tiergartenstraße, le parc übernachtung. Visite de nuit.

Gunter dit C'est quoi cette musique ? Pas de réponse. Gunter dit Scheiße, c'est quoi ce truc ? Hans monte le son. La radio dit guitare mélodique et saxo fou. La radio dit free jazz sur mélodie classique. Gunter se tait. Gunter regarde la ville défiler par la vitre. Hans conduit en mode touriste. De la Potzdammer Platz il remonte vers la porte de Brandebourg et tourne à droite sur Unter Den Linden. Les tilleuils de nuit c'est l'arnaque, on voit rien.

Gunter regarde les façades bourgeoises défiler par la vitre. Il regarde les trottoirs vides. Gunter dit Qu'est-ce qu'on fout là ? Tu nous fais la visite touristique ? Mû par une idée soudaine, Hans tourne à droite et s'engage dans FriedrichStraße. Direction Kreuzberg. Gunter regarde par la vitre le quartier un peu plus vivant, un peu moins bourgeois. La radio continue sur le mode guitare-batterie-saxo. La radio dit une couche mélodique, une couche libre.

De rue en rue, carrefour après carrefour, Hans remonte au nord, rejoint le bout d'Unter Den Linden, traverse la Spree. L'île des Musées est plongée dans l'obscurité, la masse fantomatique de l'ancien siège du gouvernement de la RDA continue à exposer ses ruines, témoignage pitoyable d'un ancien temps. Karl Liebknecht Straße. Ca commence à s'animer. Sur le siège passager Gunter se détend. La radio dit Hanns Eisler. Gunter se tourne vers Hans. Gunter dit Tu connais ce type ? Hans sourit. Les candélabres régulièrement espacés de Karl Liebknecht Straße font clignoter le sourire de Hans dans la voiture. En rythme avec la batterie.

Gunter frissonne et se tourne vers la vitre. Il regarde s'approcher la tour de la télévision. Il regarde apparaitre Alexander Platz et la masse de la gare, le métro aérien. Il a entendu parler de Fassbinder, pas de Eisler. Hans monte le son. Sur le siège arrière Karl sort de sa torpeur. Karl raconte à Gunter. Karl lui parle de Eisler, de Brecht. Il lui raconte le musicien, il lui raconte l'exil en 1933. Hans tourne à droite et s'engage sur Karl Marx Allee. Ligne droite. Longue, longue, longue. Karl raconte à Gunter la commisson McCarthy, il raconte le retour à Berlin, il raconte Auferstanden aus Ruinen, il raconte Nuit et Brouillard.

La voiture croise la rue de la Commune de Paris. Elle descend Karl Marx Allee et s'enfonce lentement dans Lichtenberg. Elle s'enfonce lentement dans la nuit. Hans monte le son. La radio dit un saxophone qui s'envole librement dans la nuit.

01. An Den Deutschen Mond
02. Ohne Kapitalisten Geht Es Besser
03. Vom Sprengen Des Gartens
04. Die Moorsoldaten
05. Auf Der Flucht
06. An Den Kleinen Radioapparat
07. Lied Von Der Moldau
08. Das Wunderland
09. Hotelzimmer 1942
10. Landschaft Des Exil
11. Elegie 1939
12. Solidaritätslied
13. Mutter Beimlein
14. Einheitsfrontslied
15. Marie Weine Nicht

Line-up :
Daniel Erdmann : Saxo tenor et soprano
Hasse Poulsen   : Guitare
Edward Perraud : Batterie, Percussions

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Till

dimanche 13 octobre 2013

[SINGLéS] Dr Feelgood - Roxette / Keep It Out Of Sight (Live) [1976]


Désespérément vide. Je regarde le fond de mon verre où la mousse disparait peu à peu. Leeeeeeeeentement. On devine encore les initiales que j'ai gravées dans la mousse avant de commencer à boire, histoire de vérifier la légende. Je lève le nez de mon verre pour commander une autre Guinness et je croise le regard de Mike. Mike est mon meilleur ami depuis au moins trois heures, Mike n'a pas fini son verre, Mike boit de la lager. Leeeeeeeeentement.

Mike connait les groupes de Londres. Pour un petit Frenchie qui débarque avec des envies de musique plein la tête, Mike c'est le meilleur ami idéal. Mike parle beaucoup alors Mike boit sa bière leeeeeeeeentement. En trois heures il m'a déjà raconté la scène londonienne, ce qu'on peut voir et écouter en ce moment, ce qu'il sent venir pour bientôt. SEX. Mike veut m'emmener dans une boutique de fringues branchée sur King's Road.  Il dit Tu vas voir l'ambiance, ça bouillonne autour de cette boutique. Il dit Y a des tas de groupes qui vont sortir de là et faire parler d'eux. Il dit Souviens-toi de ce que je te dis. Boutique, fringues, musique, l'association fait rire le petit Frenchie qui ne connait rien à la scène londonienne.

Mais ce soir Mike a voulu me faire écouter un groupe qui tourne dans les pubs. The Rose. La bière est bonne, l'ambiance est bonne, la musique est bonne. J'attaque ma deuxième pinte, Mike finit sa première. Mike dit Tu vas voir ce groupe est une tuerie sur scène. Mike dit Le guitariste est un fou génial. Mike dit J'suis sûr que demain tu fonces dans un magasin acheter leur disque. Pour coller complètement à l'ambiance j'allume clope sur clope et je participe au grand nuage collectif qui flotte du bar jusqu'à la scène au fond. Désespérément vide. Le petit Frenchie qui débarque avec des envies de musique plein la tête est pressé que ça commence. Je bois ma bière leeeeeeeeentement pour faire durer, je caresse du bout du doigt les boiseries du bar. So british. Ça commence quand ?

Dans le nuage de fumée dense je devine des formes qui bougent sur la scène là-bas tout au fond. J'entends le bruit d'une batterie. J'entends le bruit d'un accord de guitare. J'entends le bruit d'une basse. Les gens se tournent vers la scène là-bas tout au fond. Les joueurs abandonnent la cible, une fléchette flotte encore en l'air et finit par se planter au centre. Bull's Eye. Mike m'entraine par le bras, à peine le temps d'attraper ma pinte. Mike dit On va devant. Mike dit C'est là qu'il faut être. Mike dit C'est là qu'on en prend plein la tête.

Dans l'heure qui suit le petit Frenchie en prend plein la tête. Le petit Frenchie saute sur place sur des rythmiques saccadées. Le petit Frenchie renverse sa bière comme un plouc. Le petit Frenchie respire la fumée et avale des accords. Pur Rock'n Roll. Le petit Frenchie saute en l'air et ne redescend pas. Une nouvelle bière est apparue dans sa main. Mike rigole. Mike jubile. Mike est mon meilleur ami depuis au moins quatre heures. Le petit Frenchie redescend leeeeeeeeentement. Il renverse sa bière. Il rate la cible et plante la fléchette dans les boiseries. Il renverse sa bière. Mike rigole.

Le petit Frenchie chante à tue-tête. Je t'ai vu l'autre soir, un mec te tenait bien serrée, je me demande qui c'était. Il faisait sombre je n'ai pas pu voir mais je sais que ce n'était pas moi. Putain c'était pas moi Roxette...





A. Roxette (live)
B. Keep It Out Of Sight (live)

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Till

jeudi 5 septembre 2013

Ukulele Orchestra Of Great Britain - Anarchy in Ukulele




 Le ukulélé dans tous ses états. Teenage Kicks revisité à grands coups d'accords aigrelets, un Should I Stay Or Should I Go qu'aurait adoré mon ami Joe, Kate Bush devenue supportable, Lou Reed servi rôti avec une sauce à la menthe, le mystère de la vie sur Mars enfin résolu, Morricone flingué à coup de 4 cordes.

Breaking news : Kurt Cobain n'est pas mort, il vit à Hawaï.

So british

Set List :

1. Devil's Gallop, Dick Barton Special Agent

2. Teenage Kicks 03:30
3. Leaning on a Lampost 06:00
4. Wuthering Heights 10:52
5. Smells like Teen Spirit 14:25
6. You don't bring me Flowers 20:00
7. Life on Mars 23:40
8. Hard to Handle 27:22
9. Mcarthur Park 30:03
10. Orange Blossom 36:27
11. The Good, the Bad and the Ugly 41:50
12. Hot Tamales, They're Red Hot 47:00
13. Satellite of Love 50:41
14. Fly me off the Handel 54:28
15. Should I stay or should I go 59:45
16. Le Freak 01:02:20

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 Till

lundi 2 septembre 2013

[Retour de concert] Et l'âne vit l'Ange...

  

Le 27 juillet dernier la foudre est tombée sur Lyon faisant environ 4500 victimes. Oh, on en a très peu parlé dans la presse, les journaux télévisés étaient déjà fort occupés à traiter des sujets brûlants comme la migration des poules d'eau dans le marais Poitevin ou la culture de l'andouille dans les boîtes branchées de Cannes. Et comment leur en vouloir ? Qui s'intéressait à 4500 bienheureuses victimes ? Bienheureuses ? Oui bienheureuses. Et consentantes.

Pourtant, rien ne laissait présager un tel cataclysme. Le ciel désespérément bleu rappelait aux plus étourdis que l'été s'était installé pour de bon depuis un mois, la température était estivale ce qui n'a rien d'extraordinaire un 27 juillet, la bière coulait à flot dans de pauvres gobelets en plastique prompts à se renverser sur les pieds maladroits et on apercevait même de maigres sandwiches et de tristes crêpes arpenter les travées d'un théâtre romain au bout de bras affamés.

Non, rien ne laissait présager un tel cataclysme. Sauf quelques oiseaux de mauvais augures espérant avidement qu'un séisme gigantesque vienne secouer la torpeur multi-millénaire des gradins en pierre. attendant impatiemment un déferlement d'énergie, un raz-de-marée électrique, un orgasme musical. Les dernières miettes de Belin rapidement dispersées, la tension était vite devenue palpable dans les rangs serrés des naufragés volontaires du proscenium. Au moindre frôlement, des étincelles jaillissaient des corps coupables et éclairaient joliment la fosse, jetant des ombres inquiétantes sur les âmes perdues en quête d'énergie vitale.

Puis, répondant à un signal mystérieux, une coutume ancestrale ou une décharge tellurique, tous ces corps se sont connectés en un immense réseau. Plugged. Ce réseau improvisé, vecteur d'un flux électrique dévastateur, s'est tout entier tourné vers la scène qui enfin, enfin, laissait germer ses mauvaises graines. Nous savons qui vous êtes.

Le flux électrique est instantanément absorbé par les mauvaises graines, transformant les semences diaboliques en un  monstre incontrôlable, créature mythologique, trou noir, noyau d'antimatière, générateur et amplificateur d'énergie. Le monstre saisit la foule dans sa gueule et l'entraîne en hurlant le long de Jubilee Street. Cours, galope, trébuche dans la rue devenue brasier, façades en flammes, immeubles en ruine, poursuivi par une boule de feu inarrêtable. I'm flying, look at me. Le monstre vole sur les flammes, s'y brûle les ailes, terrible et sublime. Trop tôt pour un paroxysme.

I want to tell you about a girl
She lives in room 29
That’s the one right on top of mine...


La chambre 29 elle aussi est emportée dans le grand incendie. Les planchers grincent, les poutres fument, personne ne sortira d'ici vivant. Flammes, ruines, débris, poussière, fumée, plus que les yeux pour pleurer. I hear her cryin'. Pleurer. Une chanson pour pleurer pendant que les femmes et les hommes dorment. Mais personne ne peut dormir quand l'orage continue à gronder. Les roulements de tonnerre déchirent les tympans, les éclairs zèbrent le ciel, magnifiques. Comme un soir d'orage sur Tupelo, Mississipi, comme un soir d'orage pour célébrer la naissance d'un autre mythe, un roi sans couronne.

Poursuivant sa course folle, crachant flammes et fumée le monstre écrase, piétine, broie tout sur son passage. Des sirènes exsangues lancent en vain leur chant vénéneux, les chœurs d'une église baptiste s'en remettent à ce qu'ils connaissent le mieux mais rien n'y fait, leur gospel endiablé échoue à son tour. Le monstre écrase, piétine, broie tout sur son passage. Poor Deanna.

Soudain, comme terrifié par sa propre férocité, il s'immobilise, pétrifié au son de quelques accords de piano. Le temps est suspendu, le monstre semble touché par la grâce, proche de la rédemption, la Belle et la Bête s'affrontent silencieusement. Rédemption. Grâce. Temps suspendu. Mais non, la voix intérieure le guide. Les gens ne sont pas bons, alors attaque, dévaste, détruit, pas de quartier, pas de pitié. Alors la bête rugit à nouveau, plus fort que jamais. La bête serre la foule dans ses bras et reprend sa course folle. La bête entraîne la foule dans une danse diabolique. Le fantôme de Robert Johnson surgit, une guitare à 10 dollars dans le dos. Avec un mauvais sourire il plante un archet dans celui d'Ellis.

La messe est dite, le diable s'invite au festin. Robert Johnson et le diable, qui sait lequel étripera l'autre ?
La lutte est rude, âpre, acharnée. Toutes griffes dehors, les coups pleuvent, les démons se mêlent à la transe. Stagger Lee, Jack l'Eventreur, une main droite ensanglantée arrache les âmes au son d'une cloche lugubre. Le monstre rugit, hurle, crache. La lutte est rude, âpre, acharnée, à en repousser les limites du ciel.

Le ciel désespérément bleu a cédé aux teintes de la nuit naissante. Dans le brasier 4500 témoins muets, essoufflés, épuisés regardent la bête se retirer lentement des décombres, repue, rassasiée, victorieuse. Personne ne sortira d'ici vivant, personne ne sera plus vraiment comme avant.

Thank you Mr Cave.
C'était le 27 juillet 2013. J'y étais.




Set-List :

We Know Who U R
Jubilee Street
From Her to Eternity
The Weeping Song
Tupelo
Mermaids
Deanna
People Ain’t No Good
Into My Arms
Higgs Boson Blues
The Mercy Seat
Stagger Lee
Push the Sky Away

Rappel :

We Real Cool
Red Right Hand
Papa Won’t Leave You, Henry
Jack the Ripper
Love Letter


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Till

jeudi 25 juillet 2013

[SINGLéS] The B-52's - Rock Lobster / 52 Girls 7" [1978]


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 Ça commence mal. La fête sur la plage tourne au cauchemar quand un convive perd malencontreusement son lobe d'oreille.  On le retrouve vite fait mais c'est définitivement le bordel sur cette plage. Un plongeur se noie dans un tourbillon de bulles et se fait bouffer par un coquillage géant, les sirènes sont des gorgones qui cherchent l'âme frère, les dauphins flippent, les hippocampes se la jouent surfeurs, les nageoires clapotent, sous les applaudissements de coquillages facétieux. Mais c'est bel et bien une langouste qui est responsable de tout ce cirque. Rock Lobster est un des plus joyeux bordels aquatiques qu'il m'ait été donné d'entendre.

A. Rock Lobster
B. 52 Girls

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Till

mardi 23 juillet 2013

Batlik - L'Art des Choix [2010]


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Recyclage du blog Lemieletlesoreilles


Pourquoi Batlik ? A priori ce n'est pas mon univers musical. Hé ho Till, keske tu racontes là ? Oui c'est vrai qu'est-ce que je raconte ? Mon univers musical englobe tous les gens dont la musique me fait quelque chose . Pour ceux qui ne voient pas plus loin que leur écran, désigne une zone de mon anatomie située approximativement entre le bas-ventre et le début de la cage thoracique. L'abdomen, le ventre, le bide, le buffet, appelez-ça comme vous voulez, moi je me comprends et c'est bien l'essentiel.

Voilà ! C'est ça la réponse. Pourquoi Batlik ? Parce que sa musique me fait quelque chose . J'ai mis du temps à m'intéresser au monsieur. Quand il s'agit de chanteurs français je suis toujours méfiant. Mon drame c'est que je parle le français couramment et que je comprends plutôt bien les paroles. Sauf celles d'Indochine. Donc je me méfie. Un texte qui me gêne, une musique qui fait du sous-Têtes Raides et aussi sec je mets de côté pour écouter plus tard, souvent aux prochaines Calendes grecques. Curieusement je n'ai pas la même réaction avec les étrangers qui chantent en étranger. Mais je sais que c'est idiot.

Donc Batlik c'est venu tardivement. Parce qu'un ami m'a offert L'art des choix. On se connait assez, lui pour savoir que ça me plairait et moi pour savoir que ça me plairait. Et réciproquement. Et donc je l'ai écouté et donc ça m'a plu. Parce que le monsieur écrit bien, parce que sa musique je ne sais pas en parler, parce que son phrasé sacca
dé, où parfois les mots sont reje
tés plus loin accroche mon oreille avec bonheur.

Et puis le monsieur je l'ai vu sur scène depuis. C'était une toute petite salle et ça c'était bien. Ils étaient trois musiciens sur scène avec une bonne ambiance et ça c'était bien. Les instruments n'étaient plus tout à fait les mêmes que sur le disque et ça c'était bien. Il a passé presque autant de temps à discuter avec le public qu'à jouer et ça c'était bien aussi.

Batlik j'aime bien. Batlik travaille en dehors des circuits commerciaux. Disques auto-produits, label indépendant. Batlik ne fait pas de buzz. Batlik est un pur. Batlik mérite bien qu'on parle un peu de lui.


01 - sage renoncement 3'06
02 - un bon français 3'14
03 - la main dans le sac 2'46
04 - le mal est fait 3'19
05 - l'effort de soumission 4'18
06 - l'indépendant 2'56
07 - na dé milyons d'années 3'35
08 - l'art des choix 2'59
09 - mauvais homme 3'28
10 - à la ronde 2'09
11 - nuisible retranché 2'42
12 - porte de Clichy 3'36


Batlik (guitare chant)
Jean Marc Pelatan (basse, clarinette)
Seb Brun (batterie)
Nicolas Brûche (trompette)
Julie Rousseau (choeurs)
Hugo Votocek (ingé son)

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Till

mardi 25 juin 2013

[SINGLéS] Téléphone - Métro (Live) 7" - 1977


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7 juin 1977. Téléphone et Television sont dans un bateau. L'Olympia, au top de la communication, est équipé pour un soir de Téléphone et de Television. Aubertignac vs Verlaine. Television a déjà sorti Marquee Moon, Téléphone a déjà sorti les poubelles. Rien d'autre.

Le lendemain se trouve être le 8 juin 1977. Le monde est bien fait. Téléphone, sans Television, est dans un bus. Le Bus Palladium  sera la scène de leur premier enregistrement qui verra la sortie du premier single. Auto-produit, pressé en 2000 exemplaires, vendu à la sortie des concerts. Moi je le tiens d'un pote. Merci Hyp.



A. Métro
B. Hygiaphone



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Till

samedi 22 juin 2013

Grand Jeu n°6 - Thème 7 - VA - A Salvo Of 24 Gunshots





GRAND JEU DES BLOGUEURS MANGEURS DE DISQUES - 6EME EDITION
THEME 7 - LA FETE DE FIN DE JEU

On va pas se quitter triste, allez ! Maquillage, paillettes, déguisements et cotillons... on va s'éclater.

Ouais on va faire la fête. Ça c'est sûr on va s'éclater, on va s'en mettre jusque-là. Ouais c'est sûr. Pour tout dire ce que je crains avec les fêtes prévues à l'avance, c'est le côté prévu à l'avance. Le truc bien organisé, venez comme ci, amenez ça, vous allez voir comme on va se marrer. Ouais c'est sûr on va se marrer. Et puis, n'en déplaise à Sorgual, le côté maquillage, paillettes, déguisement et cotillons, j'assume pas. Mais vraiment pas.

Alors je me suis dit comme ça : "Mon coco..."  - c'est un petit nom que je me donne quand je ne suis pas d'accord avec moi-même - "...Mon coco, après une intro comme ça, tu comptes faire quoi ?. Dire bonne nuit les petits et aller te coucher à 9h ? Tirer la tronche toute la soirée en te saoulant la gueule dans ton coin ? Rester dans la cuisine avec les écouteurs sur les oreilles ?".

Et non "Mon coco" - ça c'est  moi-même qui ne suis pas d'accord avec je, si vous suivez - car à force de chercher LE truc pour faire une fête différente, j'ai trouvé LE truc pour faire une fête différente. Noooooon ? Si ! Alors oui les copains, je vous propose une fête pas comme pas les autres, une fête comme je ne l'aurais pas imaginée dans mes pires cauchemars. A ce point-là ? Ouais, à ce point-là. Mais il va falloir me suivre et me faire confiance. Et ouais.

Donc vous fermez les yeux et vous me suivez. Bon, finalement gardez les yeux ouverts,ça sera plus simple pour me suivre. Je vous emmène dans un endroit cauchemardesque, un endroit où je ne vais jamais, un endroit où il faudrait me tirer par les pieds pour que je les y mette. Non, pire qu'un bowling. Non, non, pire qu'une boîte de nuit. Mais non, bien pire qu'un colloque sur le positionnement stratégique des vannes 6 voies dans une perspective hégélienne du marché des piscines à débordement.

Essayez d'imaginer. Ça peut se passer sur la place Robert Schumann à Mulhouse. Ou sur le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Ou sur la place du marché de Caudry. Ou ailleurs hein, là je cite celles que je connais, faites un effort aussi. Allez je vous aide. Je vous emmène dans une fête foraine. Ah bin je vous avais prévenus hein. A Lyon on appelle ça la vogue, à Caudry c'était juste la foire, à Mulhouse la kilbe, mais pour les initiés. Bon, la fête foraine, la foire, la fête à neu-neu, la fête de beaufs, appelez-ça comme vous voulez, je déteste ça, ça me file le bourdon, des boutons et la nausée.

Alors oubliez les manèges, laissez tomber les autos-tamponneuses, contournez le train fantôme, faites comme si vous n'aviez pas vu les lumières clignotantes, pas entendu la Bande à Basile et le Bézu, pas senti les odeurs de barbapapa et de caramel chaud, pas vu les cornets de frites dégorger d'huile et de mayonnaise. Évitez la bière, elle est chaude et insipide. Et suivez-moi dans le seul endroit de cette foire qui m'intéresse. Le stand de tir.

"Quoi ? Non mais Till tu rigoles ou quoi ? Tu nous as baratiné pendant deux heures, tu nous traines dans cet...endroit, pour nous proposer le stand de tir ? Non vraiment tu déconnes vraiment là". Attendez les copains, ne partez pas, ce soir c'est Midnight Special, '38 special, la soirée spéciale, mais sans les Specials. Installez-vous vite ça va commencer. Ce soir on ne fait pas les marioles avec les carabines à fléchettes. Ce soir on ne joue pas les durs en explosant des ballons baudruches pour frimer devant les copines. Ce soir j'ai invité spécialement pour vous des tireurs d'élite. Pas du chasseur de chevreuil du dimanche, pas du serial killer à deux balles, pas du commando des marines en mission spéciale, pas du représentant fascisant de la NRA.

Non des tireurs de classe internationale, les rois du six-coups, les as de la six cordes, des shooters de bourbon et de tequila, réunis pour dire à Jeff que décidément il est pas tout seul. Ce soir j'ai fait sortir de leur garage la crème des groupes de rock venus spécialement jouer du flingue au nom du  Gun Club. Ce soir le stand de tir va chauffer, ça va sentir la poudre brulée et la graisse chaude, les tympans vont exploser, les salves des 24 fusils vont crépiter jusqu'à s'en faire devenir fou, le feu d'artifice va embraser la ville entière.  Et vive le feu !

Regardez-les mettre en joue. Mick Collins et sa voix de velour est venu de Detroit avec ses Dirtbombs, The Cool Jerks débarquent en rangs serrés de Californie, les Cowboys From Outerspace trainent leur perfectos depuis Marseille, les Dead Brothers, encore eux, arrivent en traineau de leur Suisse natale et ils amènent dans leur sillage DM Bob et ses Déficits. Et Elvis' Corpse Revisited et The Fatals et les Mighty Go Go Players. Les copains c'est la fête, ça shoote, ça flingue, ça tire dans tous les sens, y a le feu partout. Et Jeffrey est content, je le vois qui rigole dans sa bière. Jeffrey rigole,  c'est la fête !


01 - SEX BEAT - Elvis' Corpse Revisited
02 - PREACHING THE BLUES - The Cowboys From Outerspace
03 - PROMISE ME - The Come Ons
04 - SHE'S LIKE HEROIN TO ME - The Bare Ass Minimums
05 - FOR THE LOVE OF IVY - The Cool Jerks
06 - FIRE SPIRIT - The Magnetix
07 - GHOST ON THE HIGHWAY - Demolition Doll Rods
08 - JACK ON FIRE - Blanche
09 - BLACK TRAIN - Mighty Go Go Players
10 - COOL DRINK OF WATER - Speedball Baby
11 - GOODBYE WATERMELON JOHNNY - Flytrap
12 - MOTHER OF EARTH - DM Bob And The Deficits
13 - MY DREAMS - The Oubliettes
14 - SLEEPIN' IN BLOOD CITY - The Fatals
15 - LUPITA SCREAM - The Dirtbombs
16 - DEATH PARTY - Girl Trouble
17 - THE STRANGER IN OUR TOWN - The Jakes
18 - LIKE CALLING UP THE THUNDER - The Sonic Chicken 4
19 - BAD INDIAN - Andy G And The Roller Kings
20 - DEVIL IN THE WOODS - The Rebel
21 - THE HOUSE ON HIGHLAND AVE - Sunday Ada
22 - DEVIL IN THE WOODS - Teppaz & Naz
23 - YOUR MAN'S FEELIN LOW - Guitar Fucker
24 - MOTHER OF EARTH - Dead Brothers

25 - MOTHER OF EARTH - Lucas Trouble (Bonus 7inch)
26 - MOTHER OF EARTH - Ultralove (Bonus 7inch)

Gunshots 1 à 13
Gunshots 14 à 26

PS : Malheureusement le mp3 ne rend pas justice à ce disque qui a une histoire belle et tragique. Cette idée folle est née chez le petit label viennois (à côté de Lyon) Unrecording Records en 2005. Fred, fondateur du label et guitariste chanteur de Elvis' Corpse Revisited a tenu jusqu'au bout son pari insensé de produire un double vinyle, pressé en 1000 exemplaires, hommage au Gun Club en réunissant la crème des groupes rock / garage français associés à des pointures étrangères susceptibles de nager avec aisance dans les eaux poisonneuse du Gun Club. A line-up soigné, pochette soignée : double album cartonné épais avec une gravure noire et blanche d'un colt Smith & Wesson. Unrecording Records a mené son projet fou jusqu'au bout. Unrecording Records s'est suicidé de 24 gunshots dans la tête. Tragique et beau.



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Till